M6R, vers une sixième république …

banniere-google-plus-3La question de la République est devenue une question fondamentale au sein de la gauche. La démocratie a toujours été au centre du débat au sein de la gauche, si parfois ces débats étaient silencieux ou dans des périodes creuses. Les intérêts parfois ne sont pas à la résonance sur le fonctionnement même de la démocratie, car modifier et faire évoluer la démocratie cela a un sens profond. Je crois que nous entrons dans un processus très particulier, mais aussi un rapport de force.

Ce qui nous menace avant tout, dans la lancée du néolibéralisme c’est l’ère post-démocratique. Au nom de la liberté du marché, l’état doit non plus se soumettre aux règles de la démocratie, mais aux règles du marché. Angela Merkel se vantait que le Bundestag était conforme aux marchés financiers, cela suppose beaucoup de choses. Si en France, nous ne parlons pas réellement de ce phénomène bien précis, que l’ensemble des journalistes évitent par ailleurs, c’est parce que malheureusement nous sommes à l’intérieur de ce dernier. Il n’y a pas eu de changement entre l’UMP et le PS, comme il n’y en a pas eu entre le SPD et la CDU en Allemagne. Cela doit nous interpeller, au delà des étiquettes politiques, c’est bel et bien la même politique qui est menée. Nous nous enfonçons dans une société ancrée par la dictature de l’actionnaire, de celui qui réclame toujours plus de dividendes, et de celui qui n’a pas compris à quoi correspond la demande dans le libéralisme. L’économie néoclassique est une impasse à court et moyen terme, tous les chiffres le démontrent dans le cas de l’Allemagne. Pour maintenir sa domination, il faut  accroître le rapport de force par une dérive autoritaire nécessaire à sa propre survie. Il n’est pas impossible que dans un futur proche, nous assistions à la militarisation rapide de la Police et des différents corps de répression. L’état Bourgeois protège évidemment ses intérêts.

Certains, je le sais, sont persuadés que le refuge dans la nation changera les problèmes. Si en France, nous sommes dans État-nation c’est-à-dire que l’état s’est construit sur la nation, il convient de rappeler qu’à travers la définition de la nation : un peuple, un territoire, un pouvoir politique, seul le pouvoir politique changera et par ailleurs, les deux resteront. Autant dire que le renfermement dans l’idée de la nation, c’est bel et bien du vent. Je ne crois pas que la nation protège, puisque le problème c’est avant tout l’état bourgeois, dans la logique de ma réflexion pour être fidèle, il faut abolir l’état et rien que l’état.

Toutefois, la venue d’abolir l’état n’est pas pour aujourd’hui, on ne met pas la charrue avant les bœufs. On ne passera pas à la société merveilleuse que nous proposons du jour au lendemain, cela prendra du temps et de la patience. L’idée de changer de constitution apparait essentiel, même primordial, dans l’ordre juridique la constitution est la norme la plus élevée (la question des traités j’y reviendrai plus tard). Pourtant, parler d’un changement c’est évoquer la forme qui en soi peut-être diverse,  qu’est-ce que nous voulons comme changement, c’est bel et bien traiter du fond. Cela demande par ailleurs une critique de la Cinquième République, le mastodonte de la monarchie républicaine a un sens.

Le Parti Communiste abandonnait à l’occasion du XXIIième congrès la dictature du prolétariat comme moyen d’action. Je trouve cela profondément dommage, cela avait un sens et une méthodologie. Toutefois, il est nécessaire d’adapter ce concept à une sixième république, la République des travailleurs n’est-ce pas la meilleure des idées ? En effet, en accordant une place importante des travailleurs au sein de notre société, on comprend mieux leur rôle au sein d’une entreprise, au sein de la société. Les entreprises vivent de par l’action des travailleurs. Mais, ce projet n’est pas dans l’immédiat, c’est une construction à long terme, cela passe avant tout par le reconquête de la démocratie.

Dans ce positionnement, je suis favorable à une démocratie participative dans un premier temps. Sous-entendant qu’elles puissent donner le maximum de pouvoir aux citoyens, et que l’on remette la question du citoyen au cœur de la société. En effet, plus la politique sera éloignée de lui, plus, il se sentira désolé et ne se reconnaitra pas dans le système politique. L’abstention est inévitablement un problème à aborder. Je crois que la plus grosse maladie de notre république est l’abstention. C’est un symbole qui ne trahit personne, les abstentionnistes sont déçus par la politique et les partis politiques. Ils ne veulent plus participer à la politique très fortement bourgeoise, c’est une réaction entre autre de l’ère post-démocratique que j’ai évoqué ci-dessus. Toutefois, je reconnais qu’il existe différents arguments qui vont à l’encontre même du vote, comme le hasard, le tirage au sort, mais cela ressemblerait plus à une dictature qu’autre chose et finalement c’est une politique bourgeoise et oligarque qui serait menée. Comment comprendre le malaise des électeurs ? Il réside essentiellement dans le fait qu’après la passation du pouvoir, il n’est plus qu’un spectateur et que les promesses ne sont jamais tenues. Jacques Chirac pour se dédouaner de ce problème majeur avait affirmé : “Les promesses n’engagent que ceux qui les croient”. C’est pourquoi, il est profondément abusé, désuni et déçu, il ne croit plus rien et cela montre un réel problème d’ambition pour l’avenir et cela met clairement en avant un problème majeur.

La critique de la démocratie est légitime, mais elle doit ouvrir à un perfectionnement de cette dernière. Je crois que le vote doit être défini avant tout comme le mandat. Un positionnement permet d’éviter la dérive tragique que nous subissons des urnes. Le mandat impératif est interdit dans notre constitution (article 27 §1) témoignant d’un fait établi, ceux qui ont le pouvoir, possèdent la liberté de l’exercer de la manière dont ils le souhaitent. Ainsi, ils n’ont aucun compte à rendre au peuple de la manière dont ils doivent agir. Mais sérieusement, le député ou le sénateur, que ce soit l’UMP ou le PS agit dans l’intérêt du parti. Or, il faut voir que le fait d’élire une personne doit reposer d’une certaine manière sur la base d’un contrat qui lierait l’électeur et l’élu potentiel. On le sait, la droite est opposée à cette manière de voir le vote et pour cause, elle a clairement pour vocation de poignarder le peuple dans son cœur, dans sa chair. La droite par origine représente les royalismes, ce n’est pas un hasard. Dans le même temps il doit s’accompagner du mandat révocatoire.

Le travailleur à travers ces deux points concevrait la démocratie autrement et il est fort possible que les deux dernières, il y soit attaché, mais il convient aussi de souligner l’importance de lier au sein de la constitution la question de la banque centrale. Dans le dernier article que j’ai écrit sur la BCE je mettais en évidence le problème de la gestion de la Banque Centrale, lorsqu’elle est indépendante et que l’état n’a pas le droit d’emprunter alors la dette explose, et la Banque Centrale se fait ami de la finance. Dans un tel contexte, les droits et devoirs de la Banque Centrale Française c’est-à-dire la Banque de France ont leur place dans la constitution et cela doit se définir de la manière suivante : la Banque de France est dépendante du pouvoir exécutif, l’état peut emprunter directement à la banque de France sans avoir recours à ce sujet aux marchés financiers.

Maintenant il est vrai que la question de la monnaie nationale pose un sérieux débat, j’ai cité dans un dernier article que j’avais écrit:

L’Euro, de la manière dont il est mis en place ne convient pas à notre économie. Il me semble que nous avons besoin de plus de liberté, toutefois si une sortie de l’euro est tout à fait plausible, je n’ai pas de solution à ce moment précis et de méthode pour revenir au Franc, car un changement de l’euro vers le franc doit s’accompagner d’une véritable politique fondée sur le socialisme réel, sinon cela n’en vaut pas franchement la peine. La rupture économique devient particulièrement urgente.

Dans un certain idéal, il est vrai que l’on doit retrouver notre souveraineté monétaire, et que cela fait partie de la base des revendications. Toutefois, comme je l’ai souligné au-dessus, ce qui me guide dans mon analyse c’est aussi une certaine grille d’analyse. En matière de souveraineté, je défends haut et fort aussi bien la souveraineté populaire que la souveraineté nationale.

Sur le plan des emprunts, il me parrait aussi important de mettre une règle suivante : les emprunts pour rembourser un autre emprunt sont nuls et répudiés, cela s’ajoute sur la nécessité d’un audit citoyen sur la dette afin de savoir à qui emprunte-t-on, à quel montant, etc.

jean-Luc Mélenchon affirme qu’il faut changer la règle du jeu, j’y crois, mais cela demande aussi de repenser notre action en allant du bas vers le haut et non de haut en bas. Et c’est en cela que me parait importante une démocratie locale. Ainsi, il est aussi important de revoir notre vision en plaçant la commune au centre avec une proportionnelle notamment au second tour.

Je crois que la Sixième République se doit d’être un Mouvement Populaire et Citoyen … Elle a pour objectif de fédérer le peuple, et doit être un outil proche mais distinct du Front de Gauche.

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