Hervé Gourdel a été exécuté dans la journée de manière sanguinaire
Tout est allé très vite, son enlèvement, le communiqué du groupe terroriste lié à l’état islamique, la revendication et désormais il a été exécuté de la même manière que les autres otages en Syrie et en Irak. Hervé Gourdel a perdu la vie.
Le groupe Jund al-Khilafa est responsable de ces exactions. La guerre mentale est à tous les niveaux. Au delà de l’otage, l’état islamique essaye de toucher la France au plus profond d’elle-même. C’est un pari réussi, je suis sûr qu’elle sera très ému par cette terrible nouvelle, et les réactionnaires s’en donneront à cœur joie sur l’islam en faisant l’amalgame islam et islamisme.
J’ai beaucoup de peine pour sa famille, ses proches qui ce soir doivent être abattus, les larmes doivent abondamment couler loin d’avoir le sentiment d’être abandonné dans des moments où le temps s’est arrêté. Des moments particulièrement difficiles qui témoignent d’une profonde injustice et d’un mépris pour l’humanité de leur ravisseur. J’invite aussi le gouvernement à décréter à unir la nation et de décréter plusieurs jours de deuil. Mais, ce qui m’inquiète c’est la vitesse de la diminution de la mémoire collective. Des marches blanches permettront d’unir la population dans cet angle-là, au delà de la lutte des classes. Une association de travail sur sa mémoire pourrait aussi se mettre en place.
La vitesse et la détermination de Daech met en avant une plus grande ramification de différentes unités hors de son territoire. Cette nouveauté est à prendre de manière très sérieuse, en effet si Daech a la possibilité d’agir au nord de l’Afrique, il n’est pas improbable qu’une convergence idéologique se fasse avec la secte de Boko Haram qui se situe au Nigéria dont les exactions sont très similaires.
D’ailleurs, il y a un mouvement sur la toile qui s’inquiète de la création d’un deuxième khalîfa. Cette nouvelle approche conduit à de sérieux doutes sur la capacité d’intervention, mais aussi l’effet papillon qu’il est train de développer. En effet, la menace est très diffuse sur deux continents, mais pourrait se développer également en Asie. Du coup, l’intervention actuel des différentes forces gouvernementales trouve son premier échec stratégique. Le terrorisme n’est pas uniquement basé en Irak ou en Syrie, il est partout où il y aura des possibilités à ces forces. L’intervention au Mali avait déjà pour motif le terrorisme islamiste.
Mais au final, il est très difficile de faire face au terrorisme. C’est un sujet qui demande une approche vraiment sérieuse, car c’est une poudrière, un pion avancé de manière maladroit peut créer plus de dégâts qu’auparavant. De plus, en matière de terrorisme, on ne peut retourner en arrière, chaque action doit être vraiment préméditée et lourdement réfléchie afin qu’on puisse en connaitre toutes les conséquences..
Je ne crois pas non plus que le dispositif législatif n’est pas adapté au terrorisme, bien au contraire. Je reviendrai plus tard, dans un article plus précis sur le projet de loi qui est traité par le parlement. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.