Le faux-retour de Nicolas Sarkozy en politique
C’est officiel, Nicolas Sarkozy revient sur la scène politique. “Speedy Gonzales” revient avec un projet qui fait du bruit, on entend les bottes de la finance frapper le pavé en cadence régulière. C’est aussi celui d’anéantir complètement la France. L’objectif est un plan d’économie se chiffrant au bas mot à 120 Mds d’euros. L’idée de mettre en avant une politique comme le fait en ce moment Angela Merkel ou son homologue britannique David Cameron. Pourtant l’austérité augmente le niveau de la dette publique, les déficits publiques. C’est entre autre le mécanisme du cercle vicieux de l’austérité.
La réduction des déficits publiques, la flexibilité du marché du travail, la baisse des cotisations sociales, patronales et des impôts sur les sociétés, etc. Ce remède ne fonctionne pas pour les travailleurs, mais il fait du bien au monde des actionnaires, des financiers, des smic par branche, du patronat, mais ruine l’économie intérieure et met les salariés sur le carreau. La droite forte très proche sur bien des plans de l’extrême droite, elle est dirigée par l’ancien frontiste Guillaume Peltier. Aussi Nicolas Sarkozy a des casseroles qu’il traine derrière lui, ce qui montre un peu plus son mandat et son engagement pour les français les plus riches, signe aussi d’un mépris pour les travailleurs et sa manière de faire de la politique.
Sarkozy sur sa page facebook n’hésite pas à mettre en évidence le déclin de la France pour justifier son retour. Cette position est largement agitée par l’extrême droite, mais la droite sarkozyste a tellement dérivé vers la droite extrême, que cela n’est pas surprenant. L’opportunisme dont il fait l’objet s’est lancé dans une course assez folle vers un discours de plus en plus extrémiste :
Je ne peux me résoudre à voir s’installer dans le monde l’idée que la France pourrait n’avoir qu’une voix secondaire.
Mais on pourrait continuer encore un peu plus dans le détail, mais l’unicité de la nation est en réalité une valeur de l’extrême droite qui considère qu’il faut passer au delà des classes sociales en détruisant les plus faibles et leur révolte. Les révoltes sociales qui sont d’actualité, car la classe bourgeoise fait payer la crise sociale aux travailleurs et notamment les plus précaires. L’unité de la nation est une utopie, on ne peut pas rassembler les citoyens sur des thèmes d’oppressions et de division.
On ne fait rien de grand sans l’unité de la nation. On ne fait rien de grand sans espérance, sans perspective.
Mais, Nicolas Sarkozy nous prouve toujours un peu plus qu’il n’a pas véritablement changé, c’est un maquillage de façade. Sarkozy n’a aucune alternative pour la France. L’austérité est brandie comme alternative à la rigueur de François Hollande. Bâtir une formation politique du XIXème siècle alors que le capitalisme s’écroule sur lui-même, que tous les voyants sont au rouge, cela n’a échappé à personne. L’individualisme et toute forme de néolibéralisme ne feront alors qu’emballer la machine.
Christian Jacob à ce titre félicitait dans sa réponse au discours de politique générale de Manuel Valls ces derniers jours, les efforts de Mariano Rajoy alors que les résultats de l’Espagne où le chômage a reculé de 1 % en un an ne sont pas à la hauteur du sacrifice du peuple espagnol, avec 24.5 % de chômage, il n’y a pas de quoi de faire toute une éloge du modèle de la Troïka. Il n’a pas honte, il affirme “autour de nous, en Europe, certains pays se sont engagés sur la voie du redressement et obtiennent des résultats – je pense à l’Italie, au Portugal, à l’Espagne, à l’Angleterre ou encore à l’Allemagne“.
La famille politique de Nicolas Sarkozy que ce soit en Allemagne (la RFA s’est enrichie sur l’annexion de la RDA), en Angleterre, en Italie ou en Grèce est mêlée à toute une vaste corruption, il n’y a pas d’avenir d’une telle politique lorsqu’elle est si proche de la finance, elle ne peut véritablement répondre aux intérêts du peuple, mais répond aux intérêts de la finance, des actionnaires et des financiers. Le fait de rebâtir une famille politique n’est pas réellement compatible avec les enjeux du futur à moyen et long terme.
Pour construire une alternative crédible, il nous faut donc bâtir la formation politique du XXIème siècle.
Sarkozy nous parle des difficultés, mais je crois qu’il ne se doute pas un seul instant à quel point, elles sont grandes. Le regard des classes populaires et le sien sont deux mondes différents. Qui se souvient de ses fameuses conférences payées 100 000 euros pour moins d’une heure ? Alors qu’il faut une année pour un smicard (comme moi) pour toucher 13445,16 € soit plus de sept fois moins. Autant dire que nous n’avons pas du tout la même approche sur la valeur de la monnaie et de la notion du salaire.
Quant aux perspectives de la reprise économique, elles sont nulles et cela est particulièrement déprimant, mais c’est en soi tout à fait normal. Mais, allons-nous laisser une personne enfouie dans les affaires politiciennes reprendre la politique d’une nation comme si c’était normal ? Je ne pense pas. Les personnes ont besoin de gens solides avec une ligne précise.
Les élections présidentielles qui sont en ligne de mire sont un enjeu très important et cela effectivement se prépare maintenant. Mais pas par un redressement par le bas comme ses amis des autres pays ont l’habitude depuis plusieurs années. D’ailleurs c’est ce que nous constatons également dans tout un ensemble de pays, le mouvement idéologique auquel il appartient propulse les gens dans une grande paupérisation au lieu de les émanciper. On se souvient du couple “Merkozy” et de sa volonté d’appliquer de manière franche l’idéologie ordolibéral notamment avec la “règle d’or”, le “3 %” de déficit et ainsi de suite.
Je connais les difficultés qui nous attendent. Mais l’enjeu nous dépasse tellement, les perspectives sont si exaltantes, le redressement si nécessaire qu’à mes yeux les obstacles paraissent dérisoires.
Mais le clou du spectacle, c’est sa volonté d’affirmer qu’il vient sans esprit partisan pour prendre la présidence d’un groupe partisan.
Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité.
Nicolas Sarkozy navigue sur l’idée de la mémoire collective. Sarkozy a même dit dans Le Point à propos de François Hollande : “Il terminera avec du goudron et des plumes”. Une preuve encore une fois que le bilan de Sarkozy n’a pas été remis à la surface. Mais, il faut le dire, les cinq années de Nicolas Sarkozy ont été particulièrement dures et répressives et montraient la dérive d’un pouvoir que de plus en plus de monde contestait.
Mais son retour vient aussi nous mettre face aux bilans de son collègue de droite François Hollande qui adopte la même politique mais avec une intensité bien moindre. Le jeu de tout ou rien, nous enverra évidemment dans un autre rapport de force. C’est un peu le choix entre l’austérité et la rigueur. La cinquième république ne protège plus le citoyen, mais protège ceux qui font le jeu de ces institutions et surtout le monde de la finance.