Le gouvernement Valls II a eu finalement la confiance du parlement

Pour la deuxième fois sur ce blog, je me mets à faire une analyse politique du vote d’un scrutin, pour celui-ci, c’est la Déclaration de Politique Générale de Manuel Valls. La dernière analyse que j’avais faite concernait le pacte de responsabilité.

Pour ma part mes positions sont claires quant à ma  ligne politique. J’étais opposé au gouvernement de Valls II par conviction politique, je ne vais pas renier mon identité politique sous quelque prétexte. Faire de la politique n’est pas un jeu, il faut en avoir le courage, prendre des décisions, et assumer ses positions quitte à naviguer seul et faire face à la marée. Quand on est de gauche, on a une ligne claire et des figures emblématiques que l’on se doit de respecter et de ne pas idoliser. J’aime bien Jean Jaurès mais ce n’est pas la personne qui représente le mieux la figure de la gauche française comme Léon Blum. Sûrement, c’est  ma radicalité au sein de la mouvance à laquelle j’aspire qui veut cela. Mais ma radicalité est construite et elle a un sens, n’en déplaise à beaucoup de personnes. Mais dans ce vote, je dois dire que je suis particulièrement déçu de certains qui osent encore se réclamer de gauche.

Il y a des personnes qui se réclament des “frondeurs”, pour ma part quand j’entends frondeur, je pense un peu à l’époque de la Fronde avec un grand F. Non ce n’est pas la révolte du papier timbré, mais c’est une grande révolte qui a frappé le Royaume de France de 1648 à 1652. Elle a marqué l’histoire comme étant un processus révolutionnaire antérieur à la révolution 1789 près d’un siècle auparavant.

Pourtant je ne voudrais pas décevoir mes lecteurs habituels, mais la preuve en est, que ce ne sont pas des frondeurs, plutôt des opposants d’opérette, la constitution était pourtant avec eux. Ils auraient pu changer le cours de l’histoire. Mais ils ont préféré leur statut que de s’opposer à un gouvernement qui ne mettait pas du tout en jeu l’assemblée nationale. La constitution existe avec ces lois. Du coup, ils se sont abstenus, ne servant strictement à rien. Dans mon texte sur la fête de l’Humanité je disais : “Mais, jusqu’à preuve du contraire, ils ont soutenu l’idée de l’abstention, ce que je crois n’est pas une manière de créer une sérieuse fronde. J’affirmerai que ces personnes là feront réellement partie de la fronde quand ils voteront “non”“. J’avais raison sur toute la ligne. Les frondeurs d’aujourd’hui, ne font que du bruit, ni plus ni moins, à l’action, ils ne servent à rien.

Dans un contexte particulièrement difficile, ll est presque habituel de voir que l’UDI, le Modem, l’UMP ou encore les trois candidats rattachés front national ont voté “non”. Mais loin de ce vote, il faut y rattacher l’opportunisme. En effet, le Parti Socialiste est en train petit à petit de tondre l’herbe sur laquelle leurs pieds reposent. Ce sont des votes “non” pro-capitalistes, ces partis ont plus ou moins le même programme que le parti socialiste.

Dans le Groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine qui n’est pas un groupe “Front de Gauche”, il faut le rappeler, car sur la toile, les médias font leur travail à moitié, deux personnes ont voté pour. C’est du poujadisme journalistique pour reprendre les termes d’un confrère blogueur. Mais il faut en expliquer réellement le sens de toute déformation possible. En effet, la volonté de confondre le GDR et le FDG tient sur l’appréciation que le FDG serait la même chose que le Parti Socialiste, ce qui ferait que les paroles du FDG ne seraient en réalité que du vent pour ramener les électeurs à voter PS.

Bruno Nestor Azérot est membre du Mouvement Initiative Populaire (en Martinique) et proche du Parti Socialiste, quant à Gabriel Serville, il est membre du Parti socialiste guyanais, il a rejoint le GDR pour permettre au PCF d’avoir un groupe. Pour les deux personnes, avec une approche claire, on constate (et heureusement) qu’ils ne sont pas Front de Gauche. Huguette Bello qui s’est abstenue fait aussi partie du Groupe GDR, elle est membre du mouvement Pour La Réunion, qui n’appartient pas au FDG, tout comme Jean-Philippe Nilor qui appartient au Mouvement indépendantiste martiniquais, qui n’appartient pas au FDG. La démonstration est pourtant simple et rapide, cela ne demande pas des journées entières.

D’ailleurs la presse fait tellement bien son travail, qu’ils sont tombés dedans. Les raccourcis sont vites faits, mal faits, et témoignent entre autre d’une désinformation mensongère. Mais je ne suis pas à cela près. Au moins ma démonstration sera être claire sur ce sujet, aucun élu du Front de Gauche ne s’est abstenu ou a voté pour le pacte de confiance du gouvernement. Dans un moment de grande défiance vis-à-vis de la presse, cela ne fait qu’éloigner l’information des citoyens.

Sur le plan de discours, il faut retenir un sacré travail du premier ministre pour avoir tenté à de nombreuses reprises d’affirmer qu’il ne faisait point de l’austérité en le répétant huit fois à travers une tirade. Mais en réalité, nous avons un joli travail d’argumentation tournée vers la rigueur budgétaire, les cadeaux au patronat.

Nous irons droit dans le mur. Il faut sortir de cette logique-là. Son discours “Le courage de gouverner, le courage de réformer” trouve lettre morte au sein de la gauche, car elle n’est quasiment pas représentée au sein du parlement quoi qu’on en dise.