L’indécence du Medef dépasse les bornes des limites

Les nouvelles demandes du MEDEF se sont pas fait attendre après que le pacte de responsabilité ait été acté par le parlement. Le pacte de responsabilité devait créer près d’un million d’emplois selon Pierre Gattaz.

Mais les attaques contre les travailleurs ne cessent d’augmenter, l’agitation du mythe du plein emploi est omniprésent. Or, depuis le premier choc pétrolier en 1973, le chômage  ne cesse de progresser. Cela s’explique entre autre par le début de la désindustrialisation du pays. Ainsi de 1975 à 1997, le chômage augmente soit une période de près de 22 ans. On peut dire aussi que dans cette même période le chômage a quasiment été multiplié par trois, ce qui n’est pas anodin. La politique néolibérale en France apparait au lendemain du premier choc pétrolier. Ainsi, dans cette même période, la loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France oblige l’état a emprunter sur les marchés financiers. Au même moment, c’est la période où l’on commence à changer de libéralisme, la migration vers le néolibéralisme en opposition avec le Keynésianisme. Aussi, c’est à partir de cette période que les grands mouvements de privatisation, de mise en place des aides aux entreprises, suppression du SMIG, baisse des impôts pour les entreprises, etc. Cela devait en outre permettre de migrer vers un autre modèle libéral plus stable et plus adapté à la réalité. Le modèle de Milton Friedman et de Friedrich Hayek mis en place au Chili par Augusto Pinochet a permis en quelque sorte de montrer le vrai visage de ce nouveau libéralisme.

Statistiques Chômage Insee Il s’avère également que le modèle actuel vogue sur un nouveau phénomène. Le plein emploi se situe autour de 8 % contre 2-4 % durant les années antérieures à 1973. Ainsi, l’idée que l’on puisse descendre en dessous des 8 % de chômeurs apparait comme une utopie au vu de l’économie de marché que nous avons et que les différentes politiques libérales mettent en place.

Graphique ChômageOn ne pourra pas critiquer la hausse du chômage sans en expliquer la hausse frénétique des dividendes. En effet, depuis 1973 (sur le graphique depuis 1980), la part du coût du capital augmente sans un investissement productif. Toutefois, si le Canard Enchaîné (03/09) remet en cause l’analyse que j’ai faite sur la hausse des dividendes, il en restera pas moins que les dividendes suivent la tendance à la hausse, malgré une période de crise systémique très importante. Sur ce point là, nous sommes d’accord. Ainsi l’augmentation des dividendes comme pourrait plus ou moins montrer ce schéma dans l’ensemble ne connait pas la crise. De 12.5 % à quasiment 30 % en 2012, dans le même temps le chômage passe de 5.3 % à 9.8 %. Or, on constate que le doublement des dividendes est quasiment identiques au chômage. Si ce n’est qu’un constat, il convient que le coût du capital entre dans une logique de tendance à la hausse du chômage. Plus les dividendes sont hauts, plus le chômage est grand. On me rétorquera le système anglo-saxo et germanique. J’y reviendrai car à titre personnel, la Grande-Bretagne ne peut-être comparée à la France du moins sur la question de la monnaie, la Livre Sterling n’est pas l’Euro, quant à l’Allemagne, il me semble qu’une plus grande analyse serait nécessaire, car l’Allemagne a de véritables problèmes: démographique, de pauvreté, d’inégalités, etc.

dividsDans un contexte d’austérité accru et mise en avant de la déflation, le Medef préconise des mesures pour créer une nouvelle fois près de 1 Million d’emplois. Or dans cette affirmation deux questions subsistent : Est-ce les emplois promis par le pacte de responsabilité ou 1 Million d’emplois en plus c’est-à-dire 2 Millions d’emplois au total? Pour ma part, il me parait évident que le Mouvement des Entreprises de France considère que les sacrifices du pacte de responsabilité et du CICE ne servent strictement à rien. Par cet aveu totalement dissimulé, ils démontrent que la politique du gouvernement est un véritable échec. La bête pour tenir son engagement hypothétique, demande plus de sacrifices. Or, nous savons que si l’échec est présent, c’est parce que la somme consacrée aux entreprises ne sert par l’investissement productif mais les dividendes. Par conséquent Pierre Gattaz a affirmé vouloir mettre fin au smic en créant un sous-smic, la suppression du temps de travail légal tout comme la suppression de certains jours fériés, ou encore le travail le dimanche. Si le code du travail existe depuis 1910; Pierre Gattaz, comme nombre de personnalités néolibérales et ultralibérales, rêve de sa suppression immédiate. Ces propositions sont directement extraites des lois Hartz et du gouvernement d’Angela Merkel avec les conséquences catastrophiques pour l’Allemagne.

Pourtant les solutions mises en avant tendent à déconstruire petit à petit la loi de l’offre et de la demande. Or, dans un moment où les carnets de commande sont quasi vides, baisser les salaires à travers les dimanches et les jours fériés précipitera encore plus la crise. A ce jour, on ne parle pas de “pouvoir d’achat” et de “coût du travail”, mais on fait tout pour dissuader les personnes de consommer donc d’agir sur la demande. Cette attaque bourgeoise marque aussi le véritable cap entre les différentes organisations patronales que ce soit l’UPA ou la CGPME. Ces deux organisations patronales ont d’ailleurs grincé des dents. Dans le même temps, ils convient de souligner que le Medef est un syndicat très minoritaire au sein du monde de l’entreprise.

Aussi, je crois qu’il est important de remettre en avant mon idée d’un impôt progressif sur les sociétés, tout comme une CSG progressive qui évoluerait en fonction des salaires. En effet, l’artisanat, tout comme les toutes petites entreprises, doit être aidé en priorité. Ce sont eux qui en pourcentage représentent le plus d’employeurs et le plus proche de la population. Toutefois, les aides directes dans les entreprises doivent être contrôlées afin qu’elles soient correctement utilisées. Toutes les aides doivent servir l’investissement productif et rien d’autre, sinon c’est un détournement des subventions publiques. Ce qui est trop largement le cas malheureusement.

La flexibilité à propos de l’emploi met en avant le détricotage de manière organisée du code du travail. Cette théorie permet de supprimer les droits des travailleurs tout en les transférant vers ceux qui détiennent le capital et possédant des entreprises. La précarisation des travailleurs fait la richesse d’une minorité qui de manière théorique tend à augmenter les taux de marge et la rentabilité des entreprises. Les travailleurs sont écartés de l’économie, car selon les théories, ils seraient quasiment tous les maux de l’économie du fait de leur coût. Ils ne serviraient à rien à l’économie. Et pourtant la tentative de la suppression petit-à-petit de l’idée que la demande ne créée pas d’emplois ce qui par conséquent nous engouffre dans un chômage toujours plus grand.

Comme le medef aime le travail, il nous rappelle que les 35h00 sont un problème pour la création de richesse. Augmenter le nombre d’heures, c’est augmenter le chômage. Généraliser le dimanche, c’est abaisser le pouvoir d’achat (par une personne qui travaille des semaines de 12 jours), car le dimanche doit être une journée de travail exceptionnel motivée par des intérêts généraux comme les petits commerces, les associations d’utilité publique et la continuité de certains services publiques. Pour les jours fériés, c’est aussi une vieille revendication. Mais la France est dans la moyenne européenne. Il en va de même pour le travail de nuit.

Le conservatisme libéral n’est pas nouveau en soi, le patronat souhaite revenir aux anciennes revendications du XIXème siècle, selon Pierre Gattaz, ce serait pour redonner confiance aux entrepreneurs. Or, chaque attaque contre le monde du travail nuit un peu plus à la confiance des consommateurs qui sont pour une large partie des travailleurs. La flexibilité des travailleurs qui réussissent à mettre en lien avec la sécurité de l’emploi est un paradoxe assuré. Cela renvoie à toujours plus de défiance vis-à-vis de ceux qui permettent la consommation et donc la production. Les deux vont de paire qu’on en soit sûr. L’incertitude du consommateur dans le lendemain crée un certain marasme. La baisse de la consommation et de la confiance du patronat vis-à-vis des travailleurs par le fait qu’ils sont une variable d’ajustement dans l’entreprise est en outre une des variables du cycle de la déflation. Le modèle français n’est pas à bout de souffle, il résiste même particulièrement à la crise et aurait encore mieux résisté si on ne rembourserait pas les banques que l’on a sauvées. Les idées du Medef sont préparées pour envoyer la France dans le mur et augmenter la crise en cours.

Derrière ces provocations inutiles qui ne changeront strictement rien à la crise, il convient impérativement de mener une vraie campagne de lutte contre le Medef, mais aussi une campagne pour le pouvoir d’achat et d’abandon clair et net de l’austérité. En effet, le problème majeur convient de la financiarisation de l’économie et de l’objectif à cours terme. Le raisonnement par trimestre est totalement absurde.

Il est nécessaire de rendre les entreprises aux travailleurs et d’en assurer le fonctionnement par eux seuls. Il n’y a pas mieux qu’un travailleur pour gérer son entreprise de manière ludique et sensée.

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