La Fête de l’Humanité 2014

fete_de_l_huma_2014_band-20206Pendant quelques minutes de temps libre dans cette fête de l’Humanité, j’ai pensé à écrire un peu pour ce joli petit blog.

La gauche radicale est rassemblée

Il faut dire que la fête de l’Humanité est l’occasion pour la gauche radicale de se retrouver et de débattre ensemble afin de faire avancer le grand mouvement progressiste. Sous un ciel bleu sans nuage (l’année dernière c’était plutôt déluge et piscine), la réponse donnée à la politique néolibérale du gouvernement de Manuel Valls est claire, nette et précise : il faut rompre avec l’austérité et sortir de la logique des marchés financiers. L’idée de l’Humain d’abord suit sont chemin, il se retrouve pleinement dans la plateforme m6r.fr lancée il y a quelques jours à l’occasion de la sixième république. Toutefois, ce n’est pas la sixième république telle que nous la mettons en avant qui fera avancer les choses, ce sont les arguments de fond. Ainsi, seul le contenu constitutionnel que nous porterons avec nous permettra de faire avancer la cause dans un sens bien précis. D’autant que seul un régime parlementaire “socialiste” pourra changer la donne dans cette crise où le tunnel est de plus en plus long. Les députés que l’on prénomme “frondeurs” étaient présents. Mais, jusqu’à preuve du contraire, ils ont soutenu l’idée de l’abstention, ce que je crois n’est pas une manière de créer une sérieuse fronde. J’affirmerai que ces personnes là feront réellement partie de la fronde quand ils voteront “non”.

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On peut aussi constater que la fête en soi arrive à un bon moment. Les forces de la gauche radicale ont besoin de se soutenir mutuellement et de se dire qu’elles sont le seul espoir pour une sortie définitive de la crise capitaliste. Les coups portés par le gouvernement tout en osant se réclamer de la gauche nous ont tous affectés. Nous y avons tous perdu quelque chose. C’est l’heure de la reconstruction de la gauche radicale, forte et puissante, avec un projet concret et scientifique qui romp immédiatement avec la société capitaliste. Bâtir un grand mouvement n’est pas facile, nous le savons tous. Dans une grande partie des stands l’appel était au rassemblement (sauf le PRCF mais faut pas en vouloir à ses amis du national-bolchévisme). Nous assistons sans voix à toutes les alertes sur la catastrophe en cours de préparation. L’accaparement des richesses par une minorité de la population permet la continuation de la crise et d’accroitre le coût du capital, le chômage et la précarisation de masse, la dégradations des conditions de travail et la paupérisation de l’ensemble de la population. Tout ce qui nous manque, c’est essentiellement  une stratégie claire, une ligne fixée, et un chemin bien balisé.

Il convient aussi de rappeler que “le modèle allemand” de Mme Merkel est une imposture grandissante et une supercherie incroyable au vu de la mortalité supérieure aux naissances conduisant sur le long terme le déclin de la nation allemande.

La lutte contre l’extrême droite

La montée de l’extrême-droite néolibérale en France comme en Europe amène à reconsidérer nos positions sur le sujet. La troisième roue avance comme un cheval de troie cachée derrière sa xénophobie omniprésente. Sous la couverture de Marine Le Pen, l’extrême droite divise les travailleurs pour mieux appliquer des politiques d’austérité et de rigueur tout en démantelant de manière minutieuse chaque service public. Face à cela, il convient nécessairement de changer la stratégie d’attaque contre les idées rances et rassies. Si la rue est nécessaire et primordiale pour réaliser des démonstrations de force et aussi occuper l’espace public, deux autres facteurs s’imposent à cette lutte que nous avons parfois eu tendance à mettre de côté. La déconstruction scientifique des thèses du front national et la radicalisation des idées de gauche sont deux points consécutifs qui renvoient à des valeurs justes comme l’internationalisme. Je crois et je suis persuadé que la lutte antifasciste doit pouvoir s’emparer de tout un ensemble de thèmes de la gauche radicale.

Toutefois, je ne reviendrai pas sur la différence entre la terminologie extrême et radicale. En effet, il faut réellement politiser la lutte et se souvenir à cette occasion de l’origine de la lutte antifasciste qui était manifestement politique. Le 10-12 juillet 1932 l’action antifasciste se réunissant en Allemagne à l’appel du KPD sous la forme d’un congrès réunissant communistes, socialistes et sans-étiquettes. Ce qui conduit à une note concrète : “l’action antifasciste veut la lutte de masse de tous les travailleurs conscients, de tous les Combattants antifascistes de la liberté pour la défaite totale du fascisme hitlérien, pour la reconquête des millions de travailleurs trompés par les nationaux-socialistes.

La lutte internationale

Entre deux concerts cependant, l’idéal reste le communisme, il ne manque plus que le journal soit rattaché au parti pour mieux compléter le phénomène. Patrick le Hyaric sur France Info déclarait que le journal “de tradition communiste”, dans l’idéal, si les forces du parti augmentent comme c’est le cas, alors il faudra sérieusement penser à développer le supplément semestriel du mercredi.

Les luttes sociales et les luttes pour les peuples à disposer d’eux-mêmes s’imposent face à tout ce que peut dire la pensée bourgeoise. Je pense entre autre à la Palestine qui a eu un large écho au sein de la fête après cinquante jours de bombardement volontaire à Gaza après l’enlèvement et l’exécution de trois personnes en Cisjordanie. Niveau géographie, c’était particulièrement moyen, encore une forme de démonstration que le nationalisme et la culture ça fait deux. La récente campagne de colonisation de 400 Ha montre l’aveuglement de l’élite israélienne assoiffée par le sang de la guerre et la volonté de commettre la guerre régulièrement. On a tous une pensée pour Marwan Barghouti, largement considéré comme le Mandela palestinien, nous en demandons sa libération immédiate ainsi que la libération de tous les détenus politiques.

Le contexte international nous fait penser aussi à nos camarades du KPU (Parti Communiste Ukrainien) en Ukraine. Ils subissent la violence du gouvernement nationaliste pro-européen qui s’est traduit entre autre par l’interdiction du parti et la mise en place de différents procès des plus politiques. Il convient aussi d’affirmer que l’analyse du KPU était la bonne, n’en déplaise à tous les réactionnaires. La nécessité de tenir un référendum pour choisir entre l’Europe et la Russie de manière la plus démocratique qu’il soit devait éviter la guerre civile. Une pétition à cet effet a été signée par près de 3.5 Millions d’Ukrainiens. Mais le président Porochenko et son premier ministre n’en ont pas décidé ainsi. Ils ont lancé une opération “anti-terroriste” contre la population de l’est mettant le feu à la poudrière et cela lui explose maintenant en pleine figure. C’est une démonstration de force de leur amateurisme géopolitique et diplomatique. Les nationalistes ont déclenché le processus de la Balkanisation de l’Ukraine, ils doivent pleinement l’assumer et remettre l’Ukrainien au centre du débat, tout comme l’être humain. Mais après la crise géopolitique, viendront les sacrifices pour la troïka où tout doit être avalé par la finance et les amis de Porochenko.

Dans ce monde en mouvement, on se doit de rappeler l’effort incroyable du PKK (Parti Communiste Kurde) à faire face à l’état islamique en Syrie et en Irak. S’il est toujours inscrit sur les listes terroristes, il reste néanmoins une des rares forces à combattre pour la reconnaissance du Kurdistan libre et souverain. La lutte du peuple Kurde a envoyé un nouveau message à Washington qui s’efforce d’éteindre ce qu’il a créé.

Il reste tellement d’autres luttes internationales à raconter, que je n’aurais jamais le temps de mettre en avant tous les enjeux. Mais je pense que seul une politique internationale respectant les peuples au plus haut point permettra de casser les différents systèmes hégémoniques en cours.

Le problème du journalisme

Aussi dans cette fête de l’Humanité, il convient de rappeler que les médias sont particulièrement désagréables. Je n’ai rien contre Jean-Luc Mélenchon, il a un certain talent dans la manière de faire de la politique. Quand il se déplace, toute la masse de journalistes lui tournent autour et bousculent les personnes par leur seul besoin de trouver la petite phrase piquante. Bref, j’aime bien le journalisme, mais ça ce n’est pas du journalisme, c’est agressif, c’est inutile, c’est le modèle de l’information en continue, qui a déshumanisé le journalisme. Pour ma part, il me parait que la refondation d’un journalisme humain et profond permettra d’y faire face. Mais aussi, pour que le journalisme soit humanisé, il convient de dissocier le journalisme du monde de la finance ce qui dans de nombreux journaux, radio ou encore chaine de télévision n’est pas encore le cas.

Divers

Sur l’ensemble de la fête de l’Humanité, je crois que les consciences sont vraiment réveillées. Comme dit ma citation de blog “Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience”. La lutte des classes est plus que jamais d’actualité. Sous-prolétariat, prolétariat, tous unis contre la petite bourgeoisie et la bourgeoisie. Du coup, j’en ai profité pour acheter essentiellement des livres : Le modèle allemand, une imposture de Bruno Odent, Démocratie de Georges Marchais, Génération VIè République de Nicole Borvo Cohen-Séat, puis en brochure gratuite que j’ai pris au stand de Die Link : La montée du parti d’extrême droite aube dorée en Grèce de Dimitris Psarras, Le miracle allemand de l’emploi un modèle pour l’Europe ? De Klaus Dörre. Puis, j’ai pris différents journaux dont le numéro spécial de l’Humanité sur la Palestine afin d’avoir les affiches.

Au niveau des livres, il me semble absolument nécessaire que je lise Le capital de Marx, son apport, son dépassement de Paul Boccara, malheureusement, je n’y ai pas pensé, mais un autre problème commence à se poser au fur et à mesure que j’avance dans ma quête politique.

Aussi au niveau des groupes de musique que j’ai pu voir, le groupe MILX (dont j’ai reçu une démo) et le groupe Lupin, m’ont paru sortir du lot. Mais bon, il y a tellement de groupes que je n’ai pas pu prendre aussi tous les groupes.

Au final, nous sortons de cette fête, qui rassemble près de 500 000 personnes,  la tête dans les nuages (oui il y avait quelques nuages dimanche matin) pour mieux repartir à l’attaque contre le capitalisme et continuer à faire des chroniques régulières de la société capitaliste et du monde néolibéral dans lequel nous vivons. J’ai pu passer un agréable moment avec mes camarades de Nanterre, même si je n’étais pas forcément au mieux de ma forme.

J’apprends aussi au petit-matin le projet post pacte de responsabilité du Medef agitant toujours le petit drapeau des 1 000 000 d’emplois au prix d’un retour fracassant de la condition des travailleurs à la fin du XIXième siècle. La flexibilité à 100 % pour des bénéfices et des dividendes toujours plus grands et une baisse accrue de l’investissement productif. Pour ma part, quand je vois ces nouvelles, je me dis que je suis fier et content d’être dans le courant de pensée.

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