Une réforme territoriale qui ne passe pas
Pendant que le conflit palestinien s’intensifie, que le gouvernement en soutien à l’extrême droite radicale israélienne fait tout pour empêcher les manifestants de participer dans le calme aux manifestations. La réforme territoriale avance, et même accélère. La création de super-région ainsi que la suppression des départements par la création des métropoles permettent aux réactionnaires et capitalistes de se débarrasser du “mille-feuille”. Et pour autant, rien n’est fait pour le supprimer, il s’agit de technocratiser la démocratie locale. Ces élus voulant créer des super-régions pour des super-états sont pourtant les mêmes dont la responsabilité a permis la “mille-feuille”.
Avec l’austérité en ligne de mire, c’est tout une façon de pulvériser la République en son cœur, en son centre. On l’entend déjà tous ces réactionnaires : “la République doit pouvoir évoluer et si elle veut garder sa force”. Que ce soit le Grand Paris, le Grand Lyon, le Grand Marseille ou les grandes régions, qu’apportent-elles vraiment aux citoyens ? En pleine décentralisation, nous sommes face à une concentration ignoble du pouvoir dans les mains de quelques personnes. Une forme de Jacobinisme régional avec trois exceptions Paris, Marseille, Lyon se met en place. L’austérité autorise-t-elle de priver et d’éloigner les citoyens du pouvoir ? Je ne le pense pas. Le fait d’éloigner le pouvoir les élus ainsi que les citoyens ne renforcent que la crise politique que nous traversons. Ensuite, les différentes communes seront privées petit à petit de leur budget et devront sacrifier le service public au plus grand malheur de ceux qui en ont besoin.
Nous sommes dans une République dont sa composition est unie en opposition au fédéralisme. La régionalisation du pays ne fait qu’oublier un seul fait. Les régions (administratives) ont été créées bien après les départements dont leurs assemblées, les élus sont les conseillers généraux.
La logique de la compétitivité tend une fois de plus à supprimer cet héritage de la Révolution Française au nom de la République. On ne peut pas se considérer comme héritier de la révolution et prôner la destruction de son œuvre. Certaines collectivités territoriales ne peuvent être dissoutes au nom de certains principes néolibéraux. Aujourd’hui, on essaye de prôner l’abrogation de certaines collectivités territoriales en rendant encore plus complexe leur fonctionnement. Les citoyens ne veulent pas de réformes basées sur l’austérité, c’est-à-dire la réduction du service public et d’assistanat du patronat. Le rapprochement des collectivités vis-à-vis des citoyens serait pourtant la seule façon de mieux intégrer les citoyens à la République. Les structures technocratiques et énarchiques ne peuvent qu’éloigner les citoyens du pouvoir. Les différentes abstentions au cours des dernières années n’ont pas fait réfléchir les différents gouvernements qu’il soit social-néolibéral ou néolibéral. Au mieux, cela les renforce dans la mise en place d’une société technocratique et donc oligarchique.
La révolte citoyenne face de l’austérité gagne de l’ampleur, les mesures sont souvent le pouvoir de l’état. Or, pour pouvoir accélérer les restructurations et la casse de l’état social, tout est fait pour faire pression sur les collectivités territoriales pour qu’elles fassent des économies. Bruxelles et l’Union Européenne n’y sont pas pour rien, mais doit-on réfléchir pour l’utilité du patronat ou l’utilité du citoyen ? Alors que Pierre Gattaz hurle à tout va que la consommation ne crée par de carnet de commandes et donc n’influe pas sur le PIB et par extension, la croissance, le chômage persiste, les entreprises licencient, les dividendes augmentent, le CAC40 augmente. La technocratie mettra de plus en plus nos citoyens loin des élus et détruira la République petit à petit tout en augmentant le chômage.
Les investissements sont nécessaires, ne nous trompent pas. Il y a une dette légitime et une dette illégitime.