La troisième conférence sociale transformée en une conférence pour le patronat
En pleine période d’économie, le patronat a décidé de bouder sa propre conférence. Pierre Gattaz demande toujours plus d’aide en faveur des entreprises et des actionnaires. La crise frappe de pleins fouets notre pays, les remèdes que le gouvernement mettra en place toucheront le cœur des travailleurs et des ouvriers. Les politiques patronales de l’actuel Parti Socialiste détruisent peu à peu l’héritage du socialisme. Le grand Jaurès doit se retourner dans sa tombe. Et oui, la richesse créée est de plus en forte chaque année, le bouc-émissaire reste celui qui créé cette richesse.
Louis Gallois, ancien patron d’EADS a rappelé qu’à « partir du moment où le gouvernement a fait le choix d’une politique de l’offre qui vise à apporter aux entreprises des dégrèvements fiscaux, simplifications et autres, il n’est pas anormal que celles-ci prennent des engagements de caractère citoyen ».
Hélas, ce n’est pas un simple rappel qui changera le regard sur le monde du travail vu par le patronat et de ce fait, les grands journaux patronaux comme Le Figaro, Le Point, l’Express, etc. On le sent bien, nous qui travaillons avec notre force ou avec notre cerveau, c’est nous qui faisons fonctionner les entreprises de manière quasiment exemplaire tout en connaissant le mieux les améliorations qui peuvent être mis en place afin d’augmenter la production, mieux protéger le travailleur et dégager plus de bénéfice.
Pourtant, la logique du patronat n’est pas celle que je viens d’énumérer, elle se résume à la création d’un chômage de masse pour défendre les intérêts de sa classe sociale. Le patronat, c‘est bénéfice avec le maximum de précarité pour le travailleur. Une solution miracle disent-ils, c’est plutôt un problème. Toujours, Louis Gallois rappelait que « les partenaires sociaux engagent une négociation sur ce chômage de longue durée et que l’État les accompagne ». Des partenaires sociaux accompagnent les travailleurs vers le haut, les partenaires capitalistes accompagnent les travailleurs vers le bas.
Le ministre du Travail, Michel Sapin, hier dans la soirée soutenait que François Hollande « fera le point sur le pacte de responsabilité et les accords de branche », où doivent se négocier les contreparties au pacte en terme d’emploi. Le but bien assumer de ce pacte d’austérité qui affectera tous les travailleurs. Au ministère, ils espèrent jusqu’à 500.000 postes créés grâce aux allègements. Qu’ils sont naïfs ! Les aides iront directement dans les poches des actionnaires. Des poches solides à grâce à nos couturiers français montrant ainsi le savoir-faire français, mais aussi que les artisans sont trop souvent oubliés de ces conférences. Il en faut de la qualité pour supporter un poids aussi lourd.
Les capitalistes attendent beaucoup de cette conférence. Le capital commence à mettre sa serviette pour passer à table. Il a faim, le pactole est proche. Un bon repas de dividendes les attend.
Il en a oublié qu’il existe un réel rapport de force, ce n’est pas les députés dissidents du Parti Socialiste qui changeront la donne. Selon Jean-Claude Mailly, le leader de FO : « Il ne se passera rien et ce sera sûrement la dernière sous cette forme ». La CGT, quant à elle, affirme que « la réponse de François Hollande n’est pas de nature à nous rassurer sur le sens des réformes qu’il entend promouvoir ni sur sa conception du dialogue social ».
Le Medef arrive avec une nouvelle provocation puisqu’il réclame déjà un dispositif « zéro charge » pour l’apprentissage. On ne changera pas Pierre Gattaz, roi de l’optimisation fiscale, de l’impôt à 3 % comme le révélait l’Humanité la semaine dernière. C’était lui qui réclamait que les travailleurs soit utiliser comme des Kleenex, jetables à l’infini.
La conférence sociale tournera sûrement à une tragédie comme trop souvent, les travailleurs payeront toujours plus pour le grand patronat.