Vol au dessus d’un fonds de vautours

Treize ans après la crise argentine, élève modèle du FMI dans les années 1990, l’Argentine surendettée s’était déclarée en défaut de paiement, la plus grande faillite de l’histoire. Au cours de la semaine, la justice américaine a ressorti de mauvais souvenir. Le ministre de l’Économie Axel Kicillof a d’ailleurs lancé un « No pasaran ! » , ressortant un vieux slogan des Républicains espagnols à l’encontre des Franquistes, afin de s’opposer aux lobbies financiers et des paradis fiscaux.
La cours suprême des Etats-Unis d’Amérique a rejeté le recours de l’Argentine et de facto condamné le pays a remboursé 1.33 Mds de dollars aux fonds NML Capital et Aurelius Capital. La durée pour rembourser cette somme entière a été imposée au 30 juin. Il s’agit d’une grande victoire des paradis fiscaux contre les états.
L’Argentine est au bord du gouffre à cause d’un achat de 50 Millions d’obligations représentant pas moins de 1% de cette dette. Ainsi, les rapaces de la finance font une plus-value de 1733 % de bénéfice par rapport à l’investissement initial. Cristina Kirchner a déclaré « Je crois que même dans le crime organisé, les marges ne sont pas si grandes ». En effet, il s’agit bien d’un crime organisé et planifié. Le but est l’oppression toujours les peuples dans l’intérêt d’une petite minorité. D’autant que le verdict du tribunal risque de mettre l’Argentine au bord du défaut de payement. Même si la présidente soutient que « Nous voulons honorer 100 % des créanciers, les 92,4% qui ont renégocié en 2005 et 2010 et ceux qui ne l’ont pas fait. Nous leur demandons seulement des conditions équitables ». Des négociations auront lieu, sous un fond d’extrême tension entre le peuple, le gouvernement et ses fonds.
Les créanciers de la mort feront d’autant moins de cadeaux que, anticipant la catastrophe, caricature du cercle vicieux régulièrement et vainement reproché aux agences de notation, Standard and Poor’s a dégradé cette semaine la « note souveraine » du pays, avec mention « perspective négative ».
Loin de tout cela, la justice américaine vient de mettre un coup d’arrêt aux efforts de l’Argentine. Depuis que Buenos Aires s’est détaché du FMI, 150 milliards de dollars ont été versés à ses créanciers et de fait, la dette totale ne représente plus que 40 % du PIB.