Chômeurs, précaires, intermittents, cheminots : ça va péter !

10446475_641834169231437_4515841191497150509_n
La culture au service de la grève des cheminots en mai 68.

La lutte sociale est intense contre le gouvernement de Manuel Valls. Enfoncé dans le pacte de responsabilité, les cadeaux au patronat s’accumulent et les privilèges suivent. De ce fait, les travailleurs doivent payer pour les avantages du patronat et renflouer la crise créée par le patronat et le capitalisme. Dans un moment de crise sociale particulière, la solidarité envers le patronat est agitée avec force, par le Parti qui se réclame du Socialisme et ses alliés sur l’aile droite.

La ratification de l’assurance-chômage, la réforme ferroviaire, etc., tant d’effort pour augmenter les dividendes des actionnaires, le salaire des patronst, mais aussi continuer dans la logique du chômage. On entend au loin, dans ces moments de grèves, des chômeurs nous dirent : « vous n’avez pas le droit faire grève, nous sommes au chômage ». C’est vrai que le chômage n’est pas drôle, c’est même épuisant, parce que le capitalisme n’a pour volonté de créer de l’emploi. Son but reste la création des dividendes, l’augmentation du taux de marge et les profits. Marx admettait que le chômage était « l’armée de réserve » du capital.

Pour les personnes qui n’ont pas d’emploi ou un emploi, le constat est le même.

Une crise pas pour tous le monde en premier lieu pour les entreprises du CAC40

On nous parle que c’est une crise profonde, que les marchés n’arrivent plus à se relever et pourtant depuis l’élection de François Hollande, le CAC40 n’a jamais été aussi haut. Il est aujourd’hui au-dessus 4 500 points. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus évaluant la courbe sur une période de deux ans, ce n’est pas la crise pour tout le monde. En réalité, la crise économique sert uniquement la même classe alors que les classes populaires et moyennes connaissent le poids de la crise créée par la bourgeoisie.

courbe cac 40Dans le Figaro daté du 03 juin, Roux de Bézieux assure sans rire que « La baisse de la fiscalité des entreprises est une supercherie ». Si c’est une supercherie pour le MEDEF, les citoyens n’ont pas à faire d’effort pour le patronat qu’eux-mêmes ne croient pas dans les mesures néolibérales. Ils le savent très bien, ce n’est pas la production qui créent le travail, mais le carnet de commandes. Le ton moqueur trouve alors une argumentation stérile : « Elle [la baisse des cotisations sociales] va engendrer environ 20 % d’impôts sur les sociétés (IS) en plus ».

D’autant qu’il est à souligner que si le premier partenaire ultralibéral du gouvernement est le MEDEF, ce dernier ne représente une minorité des entreprises et donc une revendication minime de ces dernières. Et pour cause le MEDEF, c’est à peine 10 % des entreprises, soit presque rien.

Le MEDEF représente essentiellement les multinationales et de ce fait, lorsque nous intéressons de près aux aides versés par rapport aux résultats, il y a de quoi d’être déçu, les dividendes toujours plus grands, les licenciés toujours plus.

Scan0057Les intermittents sont pris en étau entre le patronat, le gouvernement et les syndicats jaunes

Dans ce contexte de politique à sens unique, la mobilisation sociale nécessite un soutien populaire massif. Pendant ce temps-là, le ministre de l’Emploi, François Rebsamen, a déclaré dans le rapport remis au Conseil national de l’emploi qu’il « envisage d’agréer la convention du 14 mai et les textes qui lui sont associés », écrit le gouvernement et de ce fait qu’elle « entrera en vigueur le 1er juillet pour une période de deux ans ».

Dans de telles conditions, le gouvernement perd toute crédibilité et s’enfonce dans la logique patronale. Les conséquences sont dores et déjà inévitables. Sur le plan des intermittents, un certain nombre de festivals sera annulé au détriment des citoyens. La culture n’est plus à l’ordre du jour, cela augmentera nécessairement la menace de l’extrême-droite, vu qu’elle prolifère là où la culture baisse en autre. De ce fait, le bras de fer engagé par les intermittents durera autant que c’est possible, les manifestations sont régulières et quasi quotidiennes.

Dans le même temps, la précarisation continuera et le déficit de l’UNEDIC augmentera, puisque n’en déplaisent aux réactionnaires, le trou de l’UNEDIC est créé par l’abus des CDD, c’est-à-dire du patronat. L’exception n’est plus une exception à ce jour et c’est bien cela le problème. Comme le patron considère le CDD comme la règle générale, alors le trou va se creuser … Par conséquent, c‘est au patronat de payer les abus, pas aux salariés.

La rupture du CNR voulu par l’ensemble des personnalités qui se réclament de gauche jusqu’à l’extrême droite, prolongera la crise et notamment la précarisation des travailleurs.

Les cheminots en lutte contre la privatisation et le chaos à la SNCF

La création de trois entreprises autonomes favorisa l’accès à la libéralisation prévue vers 2019. C’est dans ce cadre bien précis que les cheminots sont en grève, et cela, pour le bien des usagers. Il est nécessaire de le rappeler au vu de la propagande médiatique actuelle.

Si certaines centrales syndicales préfèrent le front ouvrier-patronat, il ne reste pas moins que la CGT et Sud prennent les devant pour un vrai service au public pour l’intérêt du voyageur et du citoyen (non du client). Le rapport de force entre les médias bourgeois, la bourgeoisie et le gouvernement face aux ouvriers est significatif de la réalité de la lutte des classes en France tout comme en Europe.

La dégradation des conditions de voyage est voulue par la SNCF afin de permettre aux citoyens non-politisés de penser que la privatisation sera mieux, alors qu’elle ne sera que la poursuite de la dégradation actuelle du réseau et des infrastructures.

Lorsque Pierre Laurent rappelle que le gouvernement ne cesse « de diviser les Français, d’opposer les cheminots aux usagers, les lycéens aux cheminots, les cheminots aux intermittents ». Il a raison, les luttes sont différentes, mais la finalité est la même. Par exemple, ces dix dernières années, l’éducation nationale a également été sacrifiée sur l’Hôtel de l’austérité.

Les soutiens aux cheminots par les utilisateurs se multiplient. Tout en rappelant que les camarades suédois sont en grève depuis deux semaines pour la nationalisation du rail. Une pétition de soutien a d’ailleurs été lancée, elle déclare que : « cette soi-disant « réforme » s’inscrit dans le cadre de la libéralisation du transport européen  et revient à soumettre les transports ferroviaires à la logique du marché alors même que l’échec de l’ouverture à la concurrence dans le fret est patent. Dans la réalité, cela risque encore d’accroître le risque de retards et d’accidents au nom de la rentabilité. »

Aussi qu’on le sache, la déposition du projet de loi n°1468 n’est pas nouvelle, elle a été enregistrée à l’Assemblée Nationale le 14 octobre 2013 sous Jean-Marc Ayrault. Toutes les informations sont présentes sur le site de l’Assemblée Nationale.

Parce que l’examen de la réforme libérale est examiné aujourd’hui, il est plus qu’utile de rappeler les actions du jour :

– Manifestation près de l’Assemblée Nationale vers 10h40
– Occupation Mairie de Lille vers 12h00
– Occupation à Montparnasse vers 13h30, suivie d’une répression

La convergence des luttes se réalise

Au final, malgré l’ensemble des tentatives de divisions de la bourgeoisie et des néolibéraux vis-à-vis des travailleurs en lutte, la convergence se fait de manière brutale et dans la douleur. Les attaques des néolibéraux renforcent la convergence.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x
0:00
0:00