L’embargo Cubain touche BNP Paribas
BNP Paribas, une grande banque française est menacée par les tribunaux américains d’une amende avoisinant les dix milliards dollars selon le Wall Street Journal. Si on ne peut défendre la banque en tant qu’entité financière et responsable de la crise actuelle que traverse l’Humanité, les raisons de cette amende sont le viol de l’embargo Cubain. Deux autres embargos sont également concernés : celui contre l’Iran et celui contre le Soudan.
Depuis 1962, les impérialistes américains mettent la pression sur l’économie de Cuba en essayant de l’asphyxier à travers des sanctions financières contre toutes les entreprises qui auraient des affaires Cuba. Le but est de créer un soulèvement du peuple Cubain contre le pouvoir en place. Cette stratégie de guerre économique dure depuis près de 50 ans.
Le procureur général des États-Unis d’Amérique : Eric Holder n’en est pas resté main morte. La procédure lancée contre BNP Paribas témoigne de cette volonté sans concession de suivre une idéologie nauséabonde pour la paix mondiale. Malgré la fin de la guerre froide, la volonté d’appliquer cet embargo perdure.
En effet, ce serait une succursale de Genève ayant fait des transferts de capitaux vers Cuba ayant transités par le sol américain qui pose problème. Au royaume du libre-échange, de la liberté de circulation des capitaux, c’est un comble. L’embargo a été condamné 18 fois à l’assemblée générale des Nations-Unies, ce qui place cet embargo comme contraire au droit international. Les lois Torricelli et Helms-Burton sont appliqués de manière stricte en représaille à la révolution Cubaine qui avait chassé Batista, le dictateur soutenu par les États-Unis d’Amérique. Au même moment, le président de la Chambre de commerce américaine Thomas Donohue déclare qu’ « il est temps d’éliminer les barrières politiques établies de longue date et de gommer nos différences ». « Depuis des années, la Chambre de commerce appelle notre gouvernement à éliminer l’embargo commercial contre Cuba, l’heure est venue d’une approche nouvelle », a-t-il réaffirmé à l’université de La Havane.
De ce fait, la banque a la possibilité de plaider coupable ou non-coupable (guilty or not guilty). Afin, de faciliter la démarcher et de montrer sa bonne coopération dans l’enquête financière, la banque plaidera sûrement coupable afin que l’amende baisse. Toutefois, la licence bancaire américaine ne serait pas affectée. Selon les rumeurs, l’amende actuelle se situerait autour de 5 Milliards dollars. Toutefois, la banque ne devrait pas avoir de problème face à cette amende puisque ses fonds propres avoisineraient les 95 Milliards d’euros.
Après cette nouvelle au niveau international, le titre de la banque française lâchait 5,89% à 49,55 euros, une baisse beaucoup plus marquée que celle du CAC 40 (-0,44%). Et pour cause l’amende revue à la baisse serait à la hauteur des bénéfices de la banque laissant un doute possible sur la baisse des dividendes pour les actionnaires.
Pourtant comme le souligne Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France a soutenu que ses services ont « vérifié que les transactions incriminées étaient conformes aux règles, lois, réglementations, au niveau européen et français ».
Mais, les attaques contre Cuba ces derniers temps sont très à la mode dans les milieux néolibéraux et réactionnaires comme en témoignent Bacardi et l’Express la semaine dernière ou Le Figaro Magazine cette semaine.