L’UMP rêve de construire la Révolution Libérale en France

nouveaux-2012-logos-lump-L-CXdPAR.jpeg.pagespeed.ce.E8cjmC8WuUDans un contexte particulièrement difficile pour les travailleurs, le gouvernement poursuit sa tâche dans la flexibilité du droit du travail et les réformes structurelles demandées par la Commission européenne. Pourtant, les mesures soutenues par le patronat ne permettent pas la reprise économique.

Le bilan du Parti Socialiste depuis les élections législatives est, de fait, très mauvais par rapport à l’attente attendue par les électeurs. L’austérité continue créant un écart entre la campagne présidentielle et les actes du gouvernement. La République Française suit donc le chemin de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal ou encore de l’Italie.

Lors des évènements de « la manif pour tous », l’UMP s’est largement mis en avant autant par sa présence au sein des manifestations que sur les bancs de l’Assemblée Nationale. Cela a permis une légitimation de l’UMP pour représenter l’opposition de droite de manière quasi-officielle.

Malgré la crise à la succession, en hiver dernier à la présidence de l’UMP opposant l’intéressé et François Fillon et le Sarkothon, l’UMP en s’appuyant sur les différents scandales d’état (Cahuzac, etc.) et l’échec total de la Politique du Président de la République, l’UMP est sorti gagnant.

Après la vague bleue aux élections municipales, les électeurs ont ainsi porté un intérêt particulier pour l’opposition de droite dans le but est de rejeter la politique menée à l’époque par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Loin des critiques souvent plates, j’ai décidé de m’en tenir sur quelques mesures dangereuses que Jean-François Copé souhaite pour la France. Nous nous sommes longuement attardés sur le programme de Marine Le Pen (avec justesse), mais nous avons oublié que l’UMP est aussi un adversaire de taille, c’est un peu son petit frère. Les deux adversaires doivent combattus de la même manière, car au final, ils proposent la même chose : le capitalisme et l’exploitation des travailleurs.

Le président de l’UMP se sert des déçues de François Hollande pour une politique plus dure et plus féroce sans pour autant avancer des arguments dans le débat public. Son programme reflète clairement les mémorandums appliqués à nos camarades grecs, espagnols ou portugais. L’œuvre volontaire de destruction du service public conduira la France dans le mur si jamais il est élu en 2017, avec des millions de chômeurs.

La casse des droits des travailleurs

Les libéraux l’admettent dans leur programme : « Au XXIe siècle, le travail ne se partage pas, il se multiplie : celui des uns crée l’emploi des autres » [1]. La casse de l’état devient un dogme et une doctrine, sous le nom de « restructuration ».

Dans un contexte déconnecté de la réalité, les bourgeois n’hésitent pas à hisser le drapeau du modèle Allemand pour justifier les mesures d’austérité. Dans le même temps, les travailleurs allemands subissent la foudre de la rigueur et de la flexibilité du droit du travail. Les libéraux ne veulent pas en parler, mais c’est bien le modèle du patronat allemand qu’il parle toujours et rien toujours et rien d’autre.

« Entre 2004 et 2012, l’Allemagne a créé 2,4 millions d’emplois. Le souci de la compétitivité combinée à un système social soutenable est accepté par tous les partis, tous les syndicats et toutes les entreprises. C’est ce qui permet la mise en place d’une politique globale de compétitivité. ». Or le « travail » dans l’Allemagne de Mme Merkel a été remplacé par des « jobs ». Ainsi, en Allemagne les classes populaires se sont précarisées de manière rapide et cela continue tous les jours. Si le fait l’Allemagne a bien créé du travail, l’UMP n’ose pas en établir les conséquences très néfastes pour les classes populaires et moyennes. L’UMP s’est longuement comme la défense des classes moyennes, ironique non ? Il y a ainsi près de 20 % de travailleurs allemands en dessous du seuil de pauvreté soit davantage que les travailleurs français [2].

L’UMP affirme aussi que « les entreprises et les travailleurs peuvent faire converger leurs intérêts respectifs : la compétitivité qui permet de progresser et la satisfaction des collaborateurs qui améliore le bonheur au travail et donc la productivité ». Or, il n’y a que le néolibéralisme qui prétend que la précarisation du travail est un intérêt commun entre le travailleur et le patron. Le tout afin de permettre la satisfaction du bonheur du travailleur. « Il nous faut d’abord faire aimer le travail » disait Jean-Pierre Raffarin à l’AG du MEDEF en 2003. Ce qui démontre que les travailleurs ne font pas le parallèle entre le travail et le bonheur. D’autant que la citation de l’actuel sénateur démontre le caractère hypocrite de l’UMP au sujet du travail. A postériori de la crise, la bourgeoisie presse le patronat de tout mettre en œuvre afin que les travailleurs puissent apprécier le travail. La France étant le pays, où les travailleurs détestent le plus leur travail.

Dans le cadre de l’austérité, la destruction des 35h00 selon les libéraux est imminente : « Concernant la fonction publique, l’augmentation du temps de travail devra permettre d’amplifier les non-remplacements de départs à la retraite. À terme, une part des gains de masse salariale obtenus grâce au passage aux 39 heures pourra être utilisée pour améliorer les rémunérations. Nous voulons des fonctionnaires moins nombreux et mieux payés ». Si l’argument touche les fonctionnaires, nous connaissons déjà leur pensée depuis un certain temps. L’UMP en 2011 avait tenté de déposer une loi afin de supprimer le statut de la fonction publique de près de 80 % des fonctionnaires [3]. Cette volonté d’en finir avec les fonctionnaires suit une logique de libéralisation et de privatisation de l’état, tout en diminuant le droit de ceux qui permettent le fonctionnement de l’état.

Le travail reste de mise pour cette partie de la population une valeur essentielle dans notre société alors qu’ils n’ont jamais connu l’usine ou l’entreprise en tant que travailleur. Jean-François Copé connait bien le travail en tant qu’administrateur civil à la Caisse des dépôts et consignations, ou directeur de cabinet du président du Crédit local de France, et encore membre du conseil de surveillance de Dexia Crédit local de France, mais en tant que travailleur, surement pas.

De ce fait, nous comprenons mieux sa vision sur le travail et son mépris vis-à-vis des travailleurs et de ceux qui créent la richesse de la Nation. Par conséquent, la proposition de créer un seul contrat parait plus qu’évident pour cet ancien dirigeant : « Pour en finir avec le dualisme du marché du travail, nous proposons de remplacer les CDD et CDI par un contrat unique à durée indéterminée. Ce contrat pourrait porter sur une mission précise dont l’achèvement entraînerait la fin du contrat ».

La fusion du CDD et CDI en un contrat unique permet de renforcer le pouvoir de l’employeur. L’autoritarisme fait partie intégrante d’un autre volter du programme de l’UMP afin de « rétablir la confiance » entre les citoyens et la structure régalienne de l’état. La proposition se base sur la durée indéterminée pour tous les contrats de travail afin d’en finir avec la règle du CDD.

Le fait que le contrat ne soit plus borné dans le temps est censé être une bonne nouvelle mettant fin à une certaine précarisation des contrats. Pourtant si le temps n’est plus borné, la durée de la mission est bornée dans le temps, ainsi quand la mission est finie, le contrat est fini. Cette fuite en avant donne, un pouvoir absolu à l’employeur. Il pourra alors à tout moment y porter une interprétation sur la caractérisation de la mission, pouvant ainsi y mettre fin à son aise. Cette proposition est un faux-ami, elle risque bien au contraire d’aggraver la précarisation actuelle des travailleurs sans pour autant créer de l’emploi réel.

Ensuite, La volonté de travailler pour le RSA rentre également dans les lignes du parti dit « d’opposition » en reprenant la mesure de Laurent Wauquiez. Invité de l’émission BFMTV 2012-Le Point-RMC [4] il répond au journaliste en demandant « de plafonner le cumul de tous les minima sociaux à 75 % du Smic, pas plus. Aujourd’hui, un couple qui est au RSA, en cumulant les différents systèmes de minima sociaux, peut gagner plus qu’un couple dans lequel il y a une personne qui travaille au SMIC. Ça, c’est la société française qui tourne à l’envers. » , ajoutant de fait qu’il « est normal que quelqu’un qui vienne en France bénéficie de notre système à condition qu’il ait un minimum contribué ».

Ainsi l’UMP fanfaronne dans l’argument de la proposition 19 « Il est plus facile de verser une allocation sans contrepartie ni accompagnement en « achetant » ainsi le silence des personnes concernées – c’était le cas du RMI – plutôt que de créer un environnement porteur incitant fortement les allocataires à reprendre une activité. C’est ce que Nicolas Sarkozy a mis en place en demandant aux bénéficiaires du RSA de travailler quelques heures par semaine au service de la collectivité. ».

La proposition 22 de l’UMP renvoie clairement à Monsieur Wauquiez : « Les bénéficiaires du « RSA socle » devront travailler quelques heures pour les collectivités locales volontaires, dans le cadre d’un contrat unique d’insertion (CUI) de cinq heures par semaine ». Une idée miraculeuse visant à détruire la fonction publique afin de s’aligner sur le chantage de Bruxelles et de renforcer un peu plus le patronat et les actionnaires.

Or, nous le savons très bien, le travail que l’UMP veut donner aux allocataires du RSA, détruira du travail, créant une boucle infinie.

Le travail du XXIe siècle n’est plus celui du siècle précédent. Le programme de l’UMP entre dans la ligne idéologique de celui de Mariano Rajoy du PP, de Samaras du ND. La volonté de supprimer petit à petit l’état se caractérisera comme une accélération de l’injustice sociale, de la pauvreté et précarisation, des plans de licenciements, une augmentation de la dette publique et de la répression d’état.

Quant au SMIC actuellement attaqué par le patronat, l’UMP s’était préparé à la destruction progressive du salaire minimum. L’idée d’un SMIC par branche est largement avancée afin de mettre en concurrence les branches et les travailleurs, mais surtout de laisser le libre champ encore une fois au patronat.

La Fiscalité au service du patronat pas des travailleurs

Loin des vieilles revendications de la bourgeoisie, l’UMP cotinue affirmer qu’une « autre politique fiscale est possible. Une autre politique fiscale est indispensable » [5], la même que le Parti socialiste au service de la finance, de la bourgeoisie et des grands propriétaires.

Alors que le pays plonge dans l’impasse libérale et de l’accaparement global de valeur ajouté par les travailleurs, « notre fiscalité pèse exagérément sur les facteurs de production – qu’il s’agisse du capital investi ou des salaires – ce qui handicape fortement les marges des entreprises, c’est-à-dire l’investissement, l’innovation et la création d’emplois dans notre pays ».

Ainsi, la fiscalité telle qu’elle est aujourd’hui, nuit certes aux travailleurs, mais pleurer les investissement dans les entreprises, c’est oublier le coût du capital qui pèse sur les entreprises empêchant ainsi la création d’une marge pour ces dernières et donc un investissement rentable en terme de création d’emplois. Les 299,8 Mds renvoyés annuellement à la finance empêchent les entreprises de prendre des initiatives laissant de côté l’innovation et la création d’emplois au sein de notre pays.

Oubliant, de fait, cette partie, le prétexte est trouvé pour la logique libérale : « Trop lourde, elle conduit à des délocalisations de personnes et d’entreprises et décourage l’investissement en France. Trop complexe, elle favorise l’optimisation et la fraude à tous les niveaux. Il faut absolument réformer en profondeur notre fiscalité et baisser les prélèvements obligatoires qui étranglent les Français ». Parlant ainsi la langue de bois, le parti patronal lance une idée faussement fondée. Le constat est clair, la solidarité nuit aux entreprises : « Pour réduire les déficits, les “riches ” allaient payer pour les “pauvres” et les “grandes entreprises” pour les ” PME” ».

Le poujadisme fiscal de l’UMP est tout à fait naturel : « Ce ” matraquage fiscal” frappe aveuglément les ménages, les travailleurs, les retraités et les entreprises ». Faut bien le dire, le matraquage fiscal dont l’UMP parle n’est qu’au niveau de l’Impôt, doit-on parler de ce qui coute plus chère depuis que la droite est passée ?

C’est ainsi, que la bourgeoisie a assumé sa volonté de saigner le budget national afin de « revenir à un taux de dépenses publiques de 50 % du PIB en cinq ans, cela représente un effort d’environ 130 milliards en euros constants, soit une baisse de 10 % de la dépense publique. Un tel niveau de dépense nous situerait dans la moyenne des pays de la zone euro (mais encore cinq points au-dessus de l’Allemagne). Pour information, cela correspond au niveau des dépenses publiques de 1990 » [proposition 1]. Or une vision pareille dans la chasse à la structure de l’état risque de supprimer tous les leviers économiques que l’état possède en lui. Ils veulent déshabiller de force l’état.

Pour arriver à cela, la proposition numéro 2, développant les moyens d’action pour arriver à ses économies est sans états d’âme. L’état doit être sacrifié sur l’Hôtel de la Finance. Je ne retiendrais que trois moyens qui font froid dans le dos :

  • Remettre à plat l’organisation des trois fonctions publiques : allongement du temps de travail à 39 heures et non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite hors des secteurs régaliens.

  • Poursuivre la réforme des retraites et des régimes spéciaux, pour garantir le financement des pensions, en établissant une relation systématique entre l’âge de départ à la retraite et l’espérance de vie, en fusionnant les régimes et en ouvrant une réflexion sur la retraite par points

  • Réduire les dépenses et les effectifs des opérateurs de l’État, à travers des normes contraignantes.

Ensuite, la fameuse cotisation sociale du patronat concernant la famille, que le Parti Socialiste va supprimer dans le cadre du pacte de responsabilité, fait partie intégrante du programme fiscal. Ainsi, la proposition 3 permettra de : « Baisser de 10 % les charges sociales payées sur les salaires en supprimant les cotisations sociales « famille » : cela représenterait une bouffée d’oxygène de 33 milliards d’euros pour l’emploi et l’innovation. Pour compenser cette baisse de charges, nous proposons d’augmenter de 3 points le taux supérieur de la TVA et de baisser de 10 milliards d’euros la dépense publique. Le crédit d’impôt emploi compétitivité (Cice), moins efficace et très incertain, serait alors supprimé ».

La volonté de supprimer cela n’est pas nouveau, il figurait dans le programme de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles en 2012. C’est un nouveau pour le MEDEF qui est récompensé et non le travailleur.

Le travailleur sera doublement pénalisé, d’une part les produits augmenteront de 3 % et d’autre part, les aides diminueront, conduisant à une augmentation du coût de la vie.

Pourtant, la déconnexion de la réalité est flagrante dans leur argumentation : « Ainsi, l’augmentation des prix serait très faible, et en tout cas bien inférieure au résultat théorique d’une simple augmentation du taux. C’est ce que démontre d’ailleurs le précédent allemand. Au-delà de l’effet sur les prix, la baisse des cotisations sociales patronales réduirait le coût du travail donc stimulerait l’emploi et l’activité. L’effet global serait donc positif et non négatif sur la consommation ».

Or comme ne le précise pas l’UMP, les lois Hartz ont conduit, entre autres, au développement des emplois précaires, y compris dans l’industrie. Ainsi, chez Mercedes, selon les syndicats allemands, le taux de précarité est de 25 %.

En conclusion, ceux qui ont été déçus par François Hollande ne doivent pas se laisser aller dans un chemin, où la déception engendra des conséquences graves pour notre société augmentant un peu plus les inégalités sociales.


[1] Voir : http://www.u-m-p.org/sites/default/files/media/documents/2014-03-19_-_etats_generaux_-_travail.pdf
[2] Voir : http://www.inegalites.fr/spip.php?article388
[3] Voir : http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3088.asp
[4] Voir : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/08/wauquiez-souhaite-conditionner-le-rsa-a-des-heures-de-service-social_1518840_3224.html
[5] Voir : http://www.u-m-p.org/sites/default/files/media/documents/2014-03-19_-_etats_generaux_-_fiscalite.pdf

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