Les élections européennes doivent rassembler l’opposition de gauche
Je sais que ce n’est pas facile, pour certains de mes camarades de travailler avec des personnes qui ont en eux le spectre du sectarisme. Lors des élections municipales, le PCF et le PG se sont méchamment bagarrés afin de savoir qu’elle était la meilleure des stratégies. Cela a naturellement débouché sur une rivalité entre les deux partis. Pour les sectaires, les convaincre ce n’est pas facile, mais il faudra y continuer ou les abandonner sur le bord de la route.
À titre personnel, j’avais une vision différente du secrétaire national, mais j’ai toujours respecté les choix de ceux qui sont partis dans la lutte avec des idées différentes. Mais, l’élection de la ville de Grenoble ont encore plongé encore plus la division puisqu’elles opposaient le PCF-PS et le PG-EELV. C’est le PG qui s’est retrouvé vainqueur, laissant ainsi de nombreuses leçons pour justifier un cas particulier comme une solution dérogeant la règle. Tout cela était inutile et aggrave l’exaspération des militants.
Les élections municipales étant fini, il n’y a plus de raisons de se bagarrer sur le plan idéologique. Le drapeau du rassemblement aurait du être largement mis en avant à la fin de ces élections municipales. Les élections européennes sont un moment de rassemblement. Il est plus que nécessaire de reconstruire cette Europe.
Or, ces derniers temps, on ressent des choses tout à fait différente. Le PG a ressorti le drapeau de la division à propos des listes pour les élections des députés européens. Marie-Christine Vergiat a eu des problèmes avec le PG, avec l’optique « pousses-toi de là que j’y mette un des miens ! ». Que cela est dommage, quand nous savons qu’elle est une des meilleurs députés européens et de France. Sans entrer nécessairement dans le fond de cette histoire, le Front de Gauche est bord de l’implosion. Est-ce vraiment utile d’en arrivée-là ? Non, c’est inutile pour personne à gauche. C’est vrai que la défaite des municipales est dure à avaler. Mais qui vous a dit que la Révolution serait facile ? Il y a des hauts et des bas, c’est à nous d’avancer en nous serrant les coudes.
Alors que les membres de la Commission européenne continuent toujours un peu plus la logique de l’austérité. Soumettre un peu plus les pays à la finance et d’augmenter l’effet « TINA » semble suivre la règle de la finance. La crise de la dette du déficit public ont plongé les classes populaires et moyennes dans la spirale du déclin, y compris en Allemagne avec les lois Hartz I, II et III et Merkel. La paupérisation et la hausse des suicides augmentent là où les mémorandums sont actés. Allons-nous laisser l’Union Européenne émerger petit à petit une nouvelle dictature nettement visible ?
D’autant que le 3 avril, les groupes de droite (PPE), libéraux (ALDE) et sociaux-démocrates (S&D) du Parlement européen ont adopté une déclaration commune prévoyant que les trois groupes se concerteront dès les élections passées afin de « soumettre conjointement » au Conseil européen une proposition de nom pour la présidence de la Commission européenne. Ce qui laisse encore plus de légitimités de commencer immédiatement la campagne pour Aléxis Tsípras à la Commission européenne pour la coalition d’opposition de gauche (GUE-NGL).
Si des accords arrivent toujours à terme, au final, c’est bien les structures militantes qui en payent le prix. Il est temps, pour les responsables à la tête des structures de prendre en main leur responsabilité. Prendre en étau la base, ce n’est jamais bon. C’est le signe d’un dérapage viral de la politique que je ne veux pas.
Le PCF a communiqué aujourd’hui que le :
Le Front de Gauche entre en campagne pour les élections européennes. Il a adopté son programme « Rompre, et refonder l’Europe ». Il a conclu un accord sur les premières places de chaque liste. [1]
Il était plus que temps ! La croissance décroit de manière flagrante depuis près de 50 ans. Elle passe de 8 % en 1950 à quasiment 0 % en 2013. Ce qui laisse paraitre un large spectre de déclin. Même, s’il y a eu différentes étapes de l’évolution de la crise, avec des périodes croissantes et décroissantes, 2003 marque l’ouverture d’une crise majeure dont les dimensions sont toujours plus grandes d’une crise sur l’autre. Ainsi, face à la crise que nous subissons, la croissance sur le long terme sera négative. Le cycle de déclin a largement dépassé les 50 ans, laissant ainsi aucune viabilité pour le système économique tel qu’il est.
En effet, le déclin par la croissance créé obligatoirement un déclin des conditions de vie de chaque travailleur. Le Capitalisme est désormais en crise constante. Le capitalisme est une crise à lui-même. Ainsi, pour sortir de la crise, la seule option viable est la sortie du capitalisme.
Dans une époque de crise systémique, l’Union Européenne est un vecteur important à l’aggravation de la crise économique et de la crise politique. Le NPA se met aussi dans l’idée d’une convergence des politiques. Il n’a envoyé une lettre ouverte au : PCF, LO, PG, Ensemble dont un extrait parait résumer clairement le problème :
Nous voulons rassembler celles et ceux qui s’opposent aux diktats de l’Union Européenne. Pour contrer la finance et les multinationales dont les États et les gouvernements défendent les privilèges. La crise de l’Union Européenne est liée à la crise du capitalisme. Elle ne se résoudra pas dans le cadre du repli national. [2]
C’est en luttant côte à côte qu’on réussira à abattre la société capitaliste. Nous règlerons nos différents plus tard.
Pierre Le Bec
[1] Voir : http://www.pcf.fr/53353
[2] Lire : http://npa2009.org/content/lettre-aux-organisations-pc-pg-lo-ensemble