Le nouveau gouvernement de Manuel Valls tend la main à la finance et au patronat
L’annonce du nouveau gouvernement a été faite dans la matinée par le Secrétaire Général à l’Élysée.
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Face à la crise politique que la France traverse, la nomination de Manuel Valls a changé tout un ensemble de facteurs au sein de la politique française. Ainsi, le nombre de ministres a sérieusement diminué ne laissant aucun ministre avec une délégation.
Aussi, le nombre de ministres diminue de manière brutale. Avec 16 ministres contre 20 ministres et 18 ministres délégués, on sent nettement l’influence de l’austérité par ce choix. Ensuite, ce chiffre est influencé par la politique d’Angela Merkel de l’autre côté de la frontière. En Allemagne, la Chancelière aurait 19 ministres sous son pouvoir. Ce n’est pas une nouvelle, Manuel Valls a toujours apprécié avec fermeté le modèle Allemand qui ruine nos camarades. Ce modèle laisse un boulevard ouvert à la finance et l’augmentation de la pauvreté et la destruction du travail.
Souvenez-vous, en Allemagne, le SPD a préféré laisser de manière volontaire au CDU, que diriger le pays avec la majorité de gauche qu’il avait. Ensuite, le Premier ministre fait partie des personnes souhaitant enlevé le mot « socialisme ». C’est un fervent défenseur de l’Alliance démocratique afin de remplacer la Seconde Internationale. Nul ne peut douter, que la vision de Manuel Valls
Quant aux deux ministres qui restent au sein du gouvernement, j’ai le plaisir de voir madame Christiane Taubira rester au ministère de la Justice et Najat Vallaud-Belkacem au ministère du droit des femmes. La ministre de la Justice subit les foudres de la droite et de l’extrême droite à cause de sa politique carcérale et de sa défense héroïque du mariage homosexuel. Toutefois, la droite n’a jamais apprécié la gauche au sein du ministère de la Justice. La Manif Pour Tous avait d’ailleurs organisé un apéritif pour féliciter le pot de départ qui s’est traduit par un géant flop. Aussi, j’aimerais que vous vous Rappeliez de la campagne de déstabilisation contre Robert Badinter sous François Mitterrand lors du premier mandat de 1983 à 1988, c’était la même chose voir pire. Quant au ministre du droit des femmes, je crois que c’est une bonne chose, elle pourra continuer de mettre en place les mesures favorisant l’égalité homme-femme et de lutter contre l’ultra droite à l’origine de « la théorie du genre ».
Ensuite, la nomination de Benoît Hamont laisse sceptique. Face au mur dans lequel se dirige le pacte de responsabilité, ce dernier souhaitait que si les travailleurs font des efforts, le patronat devrait en faire de même, laissant apparaitre une position sur la taxe du capital. L’aile Gauche du Parti Socialiste est certes représentée, mais à quoi bon, si elle ne votera le vote de confiance à l’Assemblée Nationale. Si la stratégie est de mise pour réconforter une partie de la Gauche, je pense que c’est une erreur stratégique du Premier Ministre de l’aile droite.
Mais les autres, je vous laisse sentir un peu plus le goût pour une austérité sous forme d’autoritarisme. Le libéralisme-sécuritaire commencé par Nicolas Sarkozy trouvera de l’écho dans le projet de Manuel Valls. Si nous connaissons uniquement la liste des ministres, je pense que malgré l’opposition au sein du Parti Socialiste, cette dernière devrait passé au sein de l’Assemblé Nationale. La confiance des socialistes ne primera sans doute pas face à la droite.
- Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international
- Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie
- Benoît Hamon, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
- Christiane Taubira, ministre de la Justice
- Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics
- Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique
- Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales
- Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense
- François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social
- Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur
- Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports
- Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication
- Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l’Etat et de la Fonction publique
- Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, porte-parole du gouvernement
- George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer
- Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’Egalité des territoires
Or, si nous avons la liste de ceux qui dirigeront le pays, ce sera le pays de Clémenceau et de la répression des ouvriers, non de celui-ci de Jaurès. Le Parti Socialiste n’a pas hésité à rendre hommage à Jaurès au nom du centenaire de sa mort. Cela laisse clairement entreprendre la vision de ce qu’il va faire. Peut-être qu’il va recréer les brigades du tigre.
Dans tous les cas, un programme ou une ligne clairement directrice serait utile afin que les fauves dont je fais partie puissent se lâcher comme on a critiqué, Jean-Marc Ayrault. À la seule différence, c’est que pour part, je suis déçu de la gauche, mais je sais où elle est. Alors, que les oreilles de celui qui se prosterne contre celui qui faisait fusiller nos ouvriers, nos femmes, nos enfants et nos soldats se tiennent prêtes ! Dans ce contexte précis, la manifestation du 12 avril avec comme slogan « trop, c’est trop », il me semble qu’il est encore plus juste qu’avant la nomination du Premier ministre et de son gouvernement.
Pierre Le Bec