Manuel Valls est nommé Premier Ministre : un poisson d’avril qui ne passe pas
Le décret du 31 mars 2014 « portant nomination du Premier ministre », dans son article 1 créé une véritable fracture à gauche. On peut y lire « M. Manuel Valls est nommé Premier ministre ». Peu de temps avant, le décret du 31 mars 2014 « relatif à la cessation des fonctions du Gouvernement » avait été publié.
Après la défaite de la gauche aux élections municipales, François Hollande a certainement voulu rassurer une partie de l’électorat de droite. Il les a compris de son oreille droite avec une rapidité impressionnante. Ce fricotage avec les réactionnaires est dangereux pour notre État et pour notre République. Ensuite, nous n’avons pas voté pour le Président République afin qu’il applique une politique de droite.
Le premier flic de France se retrouve propulser dans des fonctions importantes pour la nation. Une page historique se tourne, un scénario dramatique est entrevu doucement. Manuel Valls, lors des primaires socialistes n’avait obtenu que 5,63 % totale des voix. De plus, si la popularité de Manuel Valls est la plus élevée au sein des personnalités politiques sur le territoire, il est une personne critiquée au sein de son pays et on peut dire qu’il n’a pas du tout la côte chez les écologistes comme au sein du Front de Gauche.
Au sein du Parti Socialiste, cette nouvelle est un électrochoc. Un Monde d’avance, Gauche populaire, Gauche durable et Maintenant la gauche revendiquent au total une cinquantaine de députés littéralement opposés au vote de la confiance lors de la présentation du futur gouvernement au sein de l’Assemblée Nationale.
Ses méthodes sont bien connues, ce sont celle de la droite. Il se comporte comme la gauche à l’américaine.
Il soutient le désendettement, la réduction des dépenses publiques, le retour à la croissance en dopant la compétitivité des entreprises et la sécurité, la fin des 35h00, la fin de la retraite à 60 ans. Pour la vague bleue, cette nomination ne pouvait pas mieux tomber, c’est ni plus ni moins qu’une grande majorité de son programme. Question sécurité, une chose devrait aussi faire plaisir à la droite. L’armement de la police municipale est dans ses tiroirs tout comme la généralisation de la vidéosurveillance. Toutefois, si la droite se frotte les mains, en cas d’application de ce programme, elle se retrouverait très vite isolée et de fait ne pourrait plus jouer son rôle au sein de l’opposition parlementaire.
François Hollande n’a pas compris le sens des résultats aux élections municipales. Les citoyens ont voté à droite en signe de protestation afin d’obtenir plus de justice sociale, pas une politique d’austérité perpétuelle. Le Président de la République essaye peut-être une autre stratégie, mais une chose est sure, c’est que le Parti Socialiste sombrera petit à petit laissant la place à une vrai gauche qui combat l’austérité et les marchés financiers.
Le Scénario Grec ou Espagnol se rapproche un peu plus de l’Hexagone. Camarades ! Je crois que les temps vont être durs. Nous allons devoir faire preuve d’une plus grande solidarité et d’augmenter le travail de résistance.
Pierre Le Bec