La débacle du Parti Socialiste

7764960450_des-affiches-du-parti-socialiste-illustrationLe Parti Socialiste a reçu une claque électorale. C’est tout à fait normal, les Français ne sont pas dupes, ils vont voulu le changement, ils ne l’ont pas reçu. C’est cette grogne qui s’est exprimée d’une mauvaise façon. Il s’agit d’un vote contestataire.

Avant de traiter le résultat des élections, je voudrais parler un peu de l’abstention. Pour ma part, je suis quelqu’un qui vote, car voter un droit. Je le fais tout le temps, quitte à voter blanc même quand je ne suis pas d’accord On s’en prend souvent aux abstentionnistes, mais lorsque plus de 16 Millions de citoyens ne vont pas voter, cela pose la question de légitimité des élections. L’abstention est en hausse , les personnes ne se reconnaissent plus dans le système démocratique actuel. Dans certaines villes, l’abstention dépasse les 60 %. La crise économique que la France traverse est évidemment une crise politique. La Sixième République pourrait changer cela en incorporant davantage les citoyens dans le jeu de la démocratie locale et nationale.

Les élections municipales ont parlé, c’est vrai, il est nécessaire d’en prendre compte. Le Sénat basculera sans doute à droite. Cela créera une nouvelle crise politique, puisque la 

Dans tous les cas, l’UMP est favorable à ce que les dividendes des entreprises soient, de plus, en plus grands, les impôts de plus, en plus bas, que la précarisation des salariés augmente. Pourtant, toutes ces mesures créent le chômage. Sans consommation, il n’y aura pas de relance, donc la crise continuera. Le Pacte de responsabilité est une fumisterie, dont son échec s’entend au loin. Le mépris des syndicats et des classes a été démontré par Jean-Pierre Raffarin de la droite populaire, lors de son passage à France 2.

L’UMP comme le PS ou le FN en réalité n’a pas de solution pour changer la France d’une autre logique que celle du capitalisme et du patronat. Dans tous les cas, je dénonce ce baratin. Au final, ce sont les classes populaires qui payent la crise du capitalisme.

On parle sans cesse de la grande vague bleue de l’UMP, j’en prends note. L’UMP a gagné de nombreuses villes. La politique de François Hollande prend chère, mais surtout, face à des politiques d’austérité grandissante, le peuple français a choisis l’austérité afin d’aggraver la crise. C’est le tsunami de l’austérité et du chômage qui va se déverser sur la France. Nombreuses seront les villes à subir la politique de discrimination sociale. Ce n’est pas nouveau, le petit frère du FN a pour seul objectif de faire rembourser la dette souvent illégitime, de baisser les impôts locaux, de renforcer la police municipale en l’armant, de détruire les centres sociaux, et ainsi de suite. Barroso doit certainement se féliciter dans ses bureaux, les Français ont choisi d’affirmer la volonté d’une politique d’austérité.

Les bonnes nouvelles, c’est que Paris, Lyon et Lille restent à gauche, mais cela demande un vrai travail afin de diminuer l’injustice sociale. Hier, c’était la fête, des grandes villes ont su lutter contre la vague de l’austérité et le raz-de-marée de la classe bourgeoise. Toutefois, une vraie politique de gauche est attendue.

Le scénario qui s’est passé en Espagne et Grèce, se déroule en France. Si les temps seront durs, sachez que dans les pays où la droite est passée, la crise est encore plus grande, le chômage encore plus élevé. La seule solution pour sortir de la crise, c’est la nôtre, une politique réellement à gauche. Si c’est une défaite sur le court terme, sur six ans. Face à l’explosion du chômage, de la crise politique, économique et financière, ils verront l’incapacité de la droite populaire de gérer des villes et l’état.

Dans le même temps, les villes qui ont élu un frontiste crouleront, vu que la politique frontiste est une politique de lutte contre la dette, c’est-à-dire suivre la grande ligne idéologique de Bruxelles et de la Troïka.

La semaine dernière, nous avons parlé d’une montée du FN, c’est vrai que certaines villes sont passées : Béziers, Fréjus, Hayange, Beaucaire, Villers-Cotterêts, Cogolin, Le Pontet. Ce sont des villes de trop, il ne faut pas en douter. Mais cela reste contenu, finalement le FN reste faible au niveau médiatique et la gestion de ces villes sera désastreuse.

À Hénin-Beaumont, Steeve Briois a été élu maire lors du Conseil municipal, il n’y appliquera pas la préférence nationale, mais la préférence politique. Dans ces villes, la République Française est morte. Pour entrer dans les mairies, une carte « Front National » est nécessaire. Ce laboratoire de l’austérité frontiste se retrouvera très vite confronté au ras-le-bol des ouvriers, vu qu’ils sont considérés comme des délinquants, des immigrés, et autres. Les luttes ouvrières continueront. Le vrai visage du nationalisme à la française se montre en plein public, et ce n’est pas du tout beau à voir. Vichy et le Maréchal Pétain sont de retour. Partout, les pauvres seront chassés … C’est ça le capitalisme.

Ensuite, le basculement qui me choque le plus est « Mantes La Ville » dans les Yvelines. Le Front National est entré dans l’Ile de France. C’est une véritable agression contre la République. La haine grandit de plus en plus, en rejetant l’autre avec haine.

Une camarade, dont j’ai beaucoup de respect n’a pas hésité à lancer sur son Facebook :

Je suis très en colère, comme de nombreux camarades. Très en colère contre les médias (journaux, numériques, télévisés) qui portent (une partie du) poids de la montée des extrêmes. Comment peut-on parler de démocratie, de vote sanction, de vote libre, quand les médias n’ont fait que parler de l’UMP (et de ses erreurs), du PS (et de ses erreurs) et du FN ? À vouloir faire de la polémique, de l’information coup de poing, les médias sont (devenus) des agents du capitalisme. Ce ne sont plus des médias d’informations, mais de désinformations, de manipulations ! J’en veux aussi au Parti Socialiste qui encore une fois a déçu tout ceux qui attendaient le vrai changement, une politique de gauche (même si on s’attendait à la déception, on ne s’attendait pas « tout ça » ). Le PS, mais aussi EELV, ont donné une image négative de la gauche, alors qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes à gauche. À réduire la gauche à la politique du PS et d’EELV, les médias et le gouvernement ont ouvert la porte de nombreuses municipalités à la droite et à l’extrême-droite.

Des villes comme Forbach, Villeneuve-sur-Lot, Villeneuve-Saint-Georges ont résisté à la peste brune. Ce sont des victoires significatives.

Le PCF a bien lutté dans son ensemble. Je note la victoire historique de Patrice Bessac à Montreuil, Didier Paillard à Saint-Denis, Sébastien Jumel à Dieppe, et bien d’autre. J’ai aussi une pensée à mes camarades avec qui je lutte au quotidien qui ont été élu-e-s en tant que conseiller municipal.

Dans son communiqué la direction du PCF indique que :

Dans ce contexte et après avoir fait élire 94 maires de villes de + de 3500 habitants au premier tour, le Parti communiste français n’est pas épargné par les gains de la droite, eux-mêmes alimentés par des transferts d’électeurs venus du Front national. Le PCF enregistre des pertes dans plusieurs départements. C’est une bien mauvaise nouvelle pour les populations qui se retrouvent ainsi privées de boucliers locaux contre l’austérité. Pour autant, le Parti communiste français reste le troisième réseau national de maires, conserve des villes importantes et gagne Aubervilliers, Montreuil et Thiers.

Le bilan à tirer à chaud de ces élections municipales est l’urgence absolue de changer de politique, à commencer par le pacte de « irresponsabilité » dicté par le MEDEF et la commission européenne. Ce pacte est totalement étranger aux valeurs de la gauche et du monde du travail, il est l’expression de la dérive politique du gouvernement qui conduit aux résultats de ce scrutin municipal. Sans changement politique, le remaniement ministériel sera totalement hors sujet pour le peuple et le pays.

D’ores et déjà le PCF et le Front de gauche organisent une riposte à la droite pour un changement de cap à gauche. Ils donnent rendez-vous le 12 avril prochain dans la rue pour un sursaut politique à toutes les forces progressistes et à tous celles et ceux qui ont le cœur à gauche. Le Parti communiste français et le Front de gauche vont engager toute leur énergie et leurs forces dans la campagne européenne à venir, notamment dans le combat contre le grand marché transatlantique pour stopper net l’avancée de la droite et offrir une réelle alternative à gauche.

J’ai une pensée à mes camarades qui ont perdu des bastions communistes centenaires comme à Bobigny ou Saint-Ouen. Je leur souhaite du courage pour la lutte afin de récupérer la ville qui commence dès aujourd’hui.

Il parait qu’il y aura un remaniement ministériel. À quoi bon, si c’est pour continuer la politique au service de la bourgeoisie, du capital et de la finance ? Un remaniement pour une politique vraiment une gauche est utile, je n’en doute pas une seule seconde, si non ce n’est que du vent. Changer des personnes, mais pas changer la politique cela n’a aucun intérêt. D’ailleurs, selon les rumeurs, ce serait Manuel Valls qui serait nommé Premier Ministre. Hollande n’entend pas la voix du peuple. Les mesures annoncées par le ministre de Place Beauvau sont les mesures demandées par la droite dans son programme. Ainsi, Hollande n’a pas compris le message des élections. Loin, de sentir tout cela, les députés socialistes commencent à sentir le poids de la défaite, et n’envisagent pas de voter la confiance au nouveau gouvernement. Il souhaite une réelle politique de gauche.

Le troisième tour est bien la rue. Ne l’oublions pas. Le 12 avril sera un exemple de la révolte contre l’austérité et la politique néolibérale. Je crois aussi qu’il y aura plus de monde que prévu. Beaucoup de personnes comme moi, souhaitent une politique réellement à gauche voir plus que ça.

Des militants de gauche (je n’en doute pas) sont encore dans les élections municipales, et n’hésitent pas à diviser de toute part en rejetant la faute de la défaite des uns sur les autres. À cela, j’ai envie de leur dire : « La campagne des élections Européennes commence aujourd’hui ». Il est nécessaire de laisser sur le côté de la route les sectaires. Ils peuvent rester sur le chemin de la division, nous n’avons pas besoin d’eux, il est tant d’avancer et de continuer la construction d’une politique complétement alternative. Ces derniers sont les meilleurs du capitalisme et de la Troïka.
Il est plus qu’essentiel pour le bien de tout le monde, de pas travailler avec eux.

Il est aussi essentiel pour le Front de Gauche d’en tirer toutes les leçons et de commencer à entreprendre un travail de fond avec nos camarades de gauche, les divergences sont censées être une force, et non un motif de division.

 

Pierre Le Bec

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