Une journée sans viande est possible.
Aujourd’hui, c’est la journée sans viande. Je voulais ouvrir une boite à débat, même si c’est compliqué.
À titre personnel, je suis végétarien, pour plein de raisons. Je ne veux pas faire de la propagande pour dire ce qui est bon ou mal dans ce très lourd débat. Je pense qu’il ne faut pas attaquer de face ceux qui mangent de la viande et leur donner une image de pestiféré à travers la fameuse propagande. Les images chocs ne sont pas des arguments à long terme, uniquement le moyen de certains pour attaquer quand ils n’ont plus d’arguments. Le but n’est pas de créer une réaction, l’ouverture à certaines questions aboutit à une remise de la manière dont nous nous nourrissons.
Ce qui m’intéresse vraiment dans le végétarisme, c’est la volonté de réduire l’impact écologique de l’homme sur la nature. L’élevage des animaux représente près 30 % des GES, soit près d’un tiers des émanations des gaz accélérant le réchauffement climatique. Dans l’époque où nous vivons, cela participe à l’accélération des catastrophes naturelles et de l’augmentation du niveau de la mer avec les conséquences qui y résultent. Ainsi, il plus qu’urgent de baisser l’élevage animal afin de baisser la production et donc les gazs résultant de cette activité. Pour un kilogramme de viande de bœuf, il faut 15 500 litres d’eau et 7 kilos de céréales, en moyenne (les sources varient énormément).
Sur l’aspect financier, en près de dix ans, le prix de la viande a augmenté de 24 %. Cela touche nécessairement les classes populaires. Or, pour avoir accès à une viande à bas prix, il est nécessaire d’en diminuer la qualité et donc les conditions d’élevage et abattage. La viande suit une chute libre à Rungis, ces dernières années. Les spécialistes du sujet sont inquiétés face à la menace « végétarienne » sur la filière animale.
Nicolas Morel, porte-parole du syndicat des jeunes agriculteurs n’y est pas allé par quatre chemins pour défendre sa profession. « Ce n’est pas très naturel, car à partir du moment où l’homme a eu de la viande de disponible, et qu’il a su la mettre à sa disposition grâce à l’élevage, il a pu se développer plus rapidement. Je ne comprends pas qu’aujourd’hui, on puisse vouloir un retour en arrière » ajoute-il lors d’un festival. Selon lui, la viande est un argument de défense de la « gastronomie française ».
Ensuite, loin de tous changer du jour au lendemain, une progression nécessite une baisse de la consommation par l’instauration d’une journée sans viande. Ce dispositif existe à Paris. Jacques Bouteau, maire du deuxième arrondissement à propos de la journée végétarienne en a fait un bilan plutôt positif : « Au début, certains parents étaient un peu inquiets. Mais quand on les a invités à partager le repas de leurs enfants et qu’on leur a expliqué que les repas étaient constitués par des nutritionnistes et qu’ils couvraient tous les besoins nutritionnels, cela les a rassurés. »
Sur les questions sanitaires, le consommateur risque moins d’être tromper sur la qualité et d’être confronté à des fraudes. Toutefois, en 2011, la bactérie « E. Coli » a tout de même fait près de 35 morts.
Les problèmes liés à la viande de cheval, de bœuf, de poulet, et autres sont, de fait, évités. Ainsi, les problèmes sanitaires sont plus faibles et moins élevés, ce qui induit une véritable protection de la santé. Je ne parlerais pas de l’impact sur le corps à long terme de la viande avec les maladies qui s’y développent, promis.
Au final, si un véritable mot d’ordre de l’état s’imposait afin de garantir dans tous les lieux de restauration collective, une journée sans viande, alors cela serait un énorme progrès, pour tout le monde.
Pierre Le Bec