Communisme et commune viennent du mot « communis »

230.tifÀ l’approche des élections municipales, les électeurs seront confrontés à des choix d’une grande importance pour leur commune, leur territoire et leur avenir. C’est le cadre choisi pour la promotion d’une opposition de gauche forte et puissante. Une gauche de combat est à la construction.

Pourtant, si les politiques nationales et locales sont différentes. L’élection municipale prépare les élections pour la haute chambre du parlement. En effet, 95 % des grands électeurs sont des conseilleurs municipaux.

Alors que la crise capitaliste s’enfonce de plus en plus, tous les partis libéraux allant des pseudo-sociaux-démocrates (la politique du Parti Socialiste et du PSE à l’échelle européenne) à l’extrême droite continuent sans cesse de prôner l’austérité, l’accumulation du capital et la paupérisation des classes populaires.

Le Parti Socialiste a vraiment perdu son idéal de gauche au profit d’une même classe sociale : les plus riches, les plus dominants et la bourgeoisie, le pacte de responsabilité est un exemple parmi tant d’autre.

Dans ce contexte particulier, les élections de listes municipales sont tout autres. Les citoyens vivant en France ayant la capacité de voter une liste qu’ils choisiront et qui convient le plus à leurs opinions politiques.

On résume souvent à tort que « l’élection municipale » est l’élection du maire, alors qu’en réalité, les citoyens élisent le Conseil municipal. Le maire est quant à lui élu par le Conseil municipal, c’est une élection indirecte.

Pourtant, si l’élection municipale utilise une dialectique propre afin de se détacher du terme « commune », le mot commun – lui – revêt une certaine dimension. En effet, l’importance de la commune au niveau de la dialectique n’est pas anodine, puisque c’est d’une part le nom donné à chaque ville après la révolution française remplaçant ainsi le mot « paroisse ». Ce mot est par nature révolutionnaire, la commune de paris en est un exemple.

La « commune » est la base de la démocratie française au niveau local. L’idéal de vivre en commun en s’acceptant les uns et les autres ne repose pas sur une théorie abstraite. C’est au niveau le plus proche des citoyens que peut s’exercer une véritable solidarité entre les habitants et une véritable politique pour les citoyens. Les associations venant en aide aux plus démunis le font dans un intérêt le plus possible de proximité.

Le communisme vient aussi du latin « communis », Lénine soulignait :

Nous nous appelons communistes. Qu’est qu’un Communiste ? Communiste un est mot latin. Communis cela veut dire Commun. Société Communiste veut dire la Société où tout est en commun : la terre, les fabriques, le travail de tous, voilà ce qu’est le Communisme. [1]

La politique de proximité de la commune est un élément essentiel. Elle gère des faits qui lui sont propres. Toutefois, le sens « commun » d’une ville ou d’un hameau, réside par une démocratie dépassant le cap des élections comme le veut la loi française. Il s’agit de mettre en application une démocratie participative et directe.

Le terme municipalité dérive du terme latin « municipium ». Il désignait dans l’Empire romain, les villes dont les habitants étaient reconnus comme citoyens romains. Autant dire que la dialectique entre une commune et une municipalité est profondément différente, la première se réfère à un bien commun et l’autre une ville, un objet matériel.

Or, le fait est que la gestion d’une municipalité ne requiert aucun sens critique et aucun sens de solidarité, c’est ni plus ni moins que la gestion d’une ville au sens bureaucratique. En effet, il s’agit uniquement de la gestion d’une ville de manière administrative. Dans la dialectique usuelle de l’état, la gestion de la ville est un simple fait et ne doit pas forcément prendre en compte le sens du mot commun.

Nombre de mes camarades parlent du « communisme municipal », pour rappeler les gestions particulières des mairies communistes. Cette politique sociale de proximité vise à « changeaient la vie » et contribue au bien-être des classes populaires. Elle s’appuie notamment sur les équipements collectifs pour donner accès à tous aux soins médicaux, aux loisirs et à la culture : création de théâtres, de colonies de vacances, et de centres de santé municipaux. Pourtant, les deux termes ont une notion très spécifique dans notre société pour mettre en opposition les politiques libérales et désastreuses des mouvements libéraux.

Mais, si parler de « communisme communal » est dialectiquement plus proche de la réalité afin de satisfaire les intérêts des citoyens. Certes, au niveau étymologique, il y a une redondance, j’en suis conscient. Pourtant, c’est le terme le plus adapté pour justifier la politique communiste au niveau des communes.

La politique de proximité (au plus près du citoyen) nécessite un intérêt commun de la politique. L’un ne va pas sans l’autre. Cela dépasse ainsi la notion de l’élu.

Toutefois, si je parle de communisme, je ne parle pas du PCF, je parle de l’idéologie au sens large. D’autant que, le PCF n’a pas le monopole du communisme, même si le PCF est la formation politique avec le plus d’élu et la mieux représenter au sein des communes.

Par conséquent, afin d’avoir une politique de proximité, une politique basée sur le sens commun, une politique qui se retrouve parfaitement dans l’idéal de la commune, il est important d’adopter un vote entièrement communiste.

Pierre Le Bec


[1]    Lénine « Les tâches des unions de la jeunesse », La Pravda, 1920.

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