La CFDT : hier l’ANI, aujourd’hui le pacte de responsabilité, demain le poids des chaines

cfdt-11e2bLa CFDT, la CFE-CGC et la CFTC se sont accordées une nouvelle fois avec le patronat (MEDEF, CGPME et l’UPA) à propos du pacte de responsabilité. Cette réforme est impopulaire et par conséquent n’a pas d’avenir.

C’est vrai que les trois syndicats veulent un pacte avec une dimension chiffrée par branche au niveau de l’emploi. C’est la seule contrepartie demandée. Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a indiqué hier à France Inter : « On a un texte qui est sans goût, sans saveur, et sans engagements surtout. Le patronat donne le sentiment qu’il ne veut pas s’engager. Dans ce cas, qu’il le dise clairement, et qu’il dise que ce pacte, il n’en a pas besoin, ce qui serait une profonde erreur pour notre économie ».

C’est une nouvelle trahison de la classe ouvrière, la jaunisse n’en finit plus chez eux. Il parait que le pacte de responsabilité fera baisser le chômage, ce qui est une erreur viscérale. Le CICE signé, l’an dernier l’a bien démontré, l’augmentation des aides sert strictement à rien. Plus on augmente les aides, plus le chômage s’enfonce. Ce sont les entreprises en difficulté au bord de la faillite, qu’il faut aider, non les entreprises qui se portent bien et qui licencient pour augmenter le taux de rendement. Ce sont les licenciements boursiers qui nuisent aux travailleurs.

Toutefois, la direction nationale de la CFDT est en opposition par rapport à la base des personnes syndiquées. La lutte d’Edouard Martin, même s’il a rejoint le PS, a été exemplaire.

Je crois que dans ces moments très profonds de lutte de classe, nous devons garder la tête froide. Les jours malheureux viendront. Soyez en certains. Le but du patronat est comme Pierre Gattaz dit « faire mieux avec moins » d’où les licenciements massifs.

« La bataille du pacte, c’est la bataille de la croissance. Redonner des marges de manœuvre aux entreprises, ce n’est pas faire des cadeaux aux entreprises », a récemment assuré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. 30 milliards d’euros de baisse de cotisation sociale sont actuellement promis par le gouvernement dans le cadre du pacte. Chirac dans un autre temps disait : « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient », il est force de constater que je ne crois pas du tout en cette mesure qui est contre-productive.

La seule position crédible au sein du gouvernement de drauche vient de Benoît Hamon. « Jusqu’en 2008, les entrepreneurs allemands se sont serrés la ceinture puisqu’ils ont consenti une baisse des taux de distribution de dividendes de 10%. Pendant la même période, les chefs d’entreprises français faisaient quoi ? Ils augmentaient les distributions de dividendes de 50 % », a-t-il affirmé. Selon lui, « si on demande aux salariés de faire des efforts sur le coût du travail, ça veut dire que la sécurité sociale sera moins financée ou financée différemment. […] Il faut donc réfléchir à la façon dont le coût du capital doit baisser aussi ». Cependant, sa position est minoritaire au sein de ce qui reste du Parti Socialiste.

Pourtant, les aides de l’état avoisinent les 230 Mds d’euros sous la forme de 4500 aides différentes. Un contrôle s’impose sur la distribution de ces dernières. C’est ainsi, que je rejoins la position de la CGT. La remise à plat de toutes les aides s’impose. Elle avait déjà émis le même avis le 28 février :

Au sortir de la première réunion de négociation sur le « Pacte de responsabilité », qui a eu lieu ce vendredi 28 février 2014, au Siège du Medef, à Paris, la CGT constate, sans surprise, qu’aucun chiffre n’a été avancé par les organisations patronales sur l’utilisation qu’elles s’engagent à faire des milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales offertes par le Président de la République.

Ce n’est pas étonnant, puisque c’est le cout du capital qui empêche la construction des emplois en France. C’est d’ailleurs une des campagnes de la CGT.

Dans tous les cas, comme le rappelle si bien Lutte Ouvrière, ce n’est pas un pacte de responsabilité, mais un pacte uniquement contre l’intérêt des travailleurs, au profit de la bourgeoisie et du capital.

Pierre Le Bec

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