Quand la majorité condamne l’ultragauche, l’opposition se fait le porte-voix de l’ultradroite

vinci-degage-grandCes derniers temps, les différents partis bourgeois ont remis au goût du jour l’ultragauche. Ils ont ressorti l’expression issue des pièces montées entre la DCRI et le groupe Tarnac de Julien Coupat. Le tout est en réalité pour légitimer une idée de la démocratie qui se fait uniquement par les représentants sans l’avis du peuple et surtout contre l’avis du peuple.

L’ultragauche est une fiction

L’UMP et le PS sont alignés sur la question de Notre Dame Des Landes, les casseurs d’ultra gauche doivent dissolus. Une dissolution très difficile à mettre en place pour des groupes qui n’existent pas. Aussi sur le nombre,  la bourgeoisie dans son attitude sécuritaire a du mal à compter. Surement à cause des élections municipales, un retour en école primaire est urgent. Ils essayent de faire peur, c’est vrai, que ce projet imposé de force et de manière antidémocratique par la bourgeoisie. Ils veulent créer une anxiété générale. Mediapart indiquait lundi : « Combien de militants de culture « black bloc » se trouvent-ils dans les rues de Nantes ? À vue d’œil, très peu. Quelques dizaines au maximum. »Et oui, la bourgeoisie ne sait pas compter, ce n’est pas nouveau. Ils nous font des leçons de morale, mais dans l’hémicycle, ils soutiennent le « police bloc ». Une centaine d’entre eux armée n’hésitait pas à s’en prendre à tout et n’importe quoi, le désordre et l’insécurité comme on dirait.

Cette manipulation médiatique de la bourgeoisie à travers la création de toute pièce de toute pièce d’un ultra gauchisme est juste mythique. Mais, est-ce que le citoyen a eu son mot dans ce dossier ? Puisque, le projet serait démocratique, et bah non, les réunions publiques étaient en réalité simplement une modalité pour satisfaire la cruauté d’un projet qui n’a pas lieu d’être et dont les conséquences écologiques porteront sur Nantes et sa région. L’avis de la population ne sert à rien dans les enquêtes d’utilité publiques. Au final, le projet est toujours approuvé par cette dernière, une formalité destinée à faire passer une sorte de dialogue, afin de mieux faire passer la pilule. C’est pour cela que pour Plogoff, le maire et les citoyens ont boycotté l’enquête publique dès le début et ils avaient raison, la démonstration a été faite, l’enquête a validé le projet.

Tout cela n’a été qu’un tour de passe-passe. Jacques Auxiette, le petit dictateur du Conseil Régional des pays de la Loire a écrit ainsi au Président de la République : « Depuis des mois, la situation locale est invivable pour les habitants du secteur de Notre-Dame-des-Landes qui subissent les violences, les vols, le racket orchestré par les ” zadistes” ». Effectivement, la situation est invivable. Ce petit autocrate qui n’a de socialiste que l’étiquette comme nombre de ces collègues au sein du Parti Socialiste, se fait la représentation des victimes imaginaires des « zadistes ». Il est parti en croisade contre les opposants à l’aéroport. Rappelez-vous quand il voulait envoyer l’armée massacrer les Français lors de l’intervention au Mali ?

Les occupations militaires n’en terminent plus, tout cela pour la gloire du bétonneur « Vinci ». Il rappelle de même à François Hollande qu’il est le « garant des règles de la République, pour que soient exécutées sans délai toutes les décisions de justice qui permettent l’évacuation de la Zad » en se basant sur l’article 6 de notre Constitution. Mais, une chose est sure, lorsque viendra les élections municipales, les électeurs pourront avorter les élus de drauche. Le Premier Ministre de la République a rappelé que la zone d’aménagement différé dédiée à l’aéroport, désignant ces squatteurs comme « les organisateurs délibérés de ces violences ». Trouver un bouc émissaire est facile, pour ces élus qui travaillent main dans la main avec le bétonneur comme ce fut le cas pour l’ancien préfet.

Les pseudo-républicains ont une idée très réactionnaire de la démocratie. Christophe Priou, député UMP de Loire-Atlantique a débuté son intervention par un hommage rendu aux forces de l’ordre déployées lors de la manifestation à Nantes ce week-end. À propos de l’aéroport controversé de Notre-Dames-des-Landes, il a qualifié l’attitude de Jean-Marc Ayrault de « l’attentiste laxisme ». C’est Manuel Valls qui lui a répondu, reconnaissant que la manifestation de Nantes a « échappé à ses organisateurs » en se transformant en « guérilla urbaine ». Dès le début de sa question, le député UMP Yannick Moreau a lui qualifié Jean-Marc Ayrault de « chef d’un gouvernement à la dérive ». Il a ensuite comparé la situation de Nantes à l’Ukraine : « Les Français ne savaient plus très bien si les images diffusées venaient de Kiev ou de Nantes ».

Pour Manuel Valls, il n’y a « aucune complaisance » de la part du gouvernement envers les violences commises par des groupes d’extrême-gauche. C’est loin d’être le cas, pour les militants opposés à l’aéroport. Ces derniers sont des militants anticapitalistes, Anti-Troïka et anti-austérité. D’autant que la comparaison avec Kiev vient de l’extrême droite et notamment du groupe poujadiste « Hollande Démission ». Sympathique, ces républicains néolibéraux se faisant le porte-voix de l’ultra droite.

Ensuite, sur le plan des chiffres avancés de l’ultragauche, Michèle Alliot-Marie évaluait les effectifs à quelque 300 personnes en 2008, chose qui n’a pas été remise en cause depuis. Une différence de 700 est énorme, tout comme l’erreur de 100 fois à propos des soi-disant casseurs ? La bourgeoisie crée des fictions pour entrainer la peur. Ensuite, il est question de dissolution de ces groupes, peut-on avoir le nom de ces groupes, vu que la DCRI a l’air bien au point ? Chose dont on n’a jamais entendu, encore une fois.

De plus, il est très étonnant de voir la confusion entre extrême gauche et ultragauche. Il est évident de considérer que le terme ultragauche est simplement la version péjorative de l’extrême gauche. Il s’agit de mettre en discrédit tout une mouvance qui veut en finir avec l’exploitation du travail et du capitalisme. La bourgeoisie gère bien tout cela. C’est un discours destiné aux ignorants.

Dans RageMag, Jean-Marc Rouillan faisait une interview à propos de l’extrême gauche. Cet ancien terroriste de l’Action Directe dressait un tableau clair de la situation de l’extrême gauche : « Quelle est donc la différence entre l’extrême gauche des années 1970 et l’extrême gauche actuelle ? Elle a accepté le terrain ! Elle a accepté le terrain que la bourgeoisie lui a dédié, elle a accepté sa réserve, ses enclos, son fonctionnement en cercle, en évitant — c’est à ce titre que je parle volontiers de stratégie de l’évitement — les vraies zones de conflits ». En d’autre terme, l’Extrême gauche n’existe quasiment plus.

Évidemment, l’ultragauche n’existe pas, il existe une extrême gauche, mais pas une ultragauche. D’ailleurs, Action Directe était classé Extrême Gauche. Alors imaginer à quoi pourrait ressembler l’ultragauche ?

Enfin, est-ce qu’on pourrait parler du conflit d’intérêts qui existe entre Jean Daubigny (ancien préfet de Loire-Atlantique donnant la Déclaration d’Utilité Publique) et la Société Vinci. C’est un sujet qui intéresse les Français. Ils ont besoin de savoir ceux qui truquent les enquêtes publiques d’une société, pour plus tard travailler dans cette société.

Les antirépublicains tentent de nous apprendre la démocratie, oui une démocratie bourgeoise au service de la finance et non au service du peuple.

J’ai une pensée à Quentin qui a perdu un œil lors de la répression et du coup de force du « police bloc ». Les casseurs ne sont pas toujours dans le camp que nous croyons, le ministre de l’Intérieur pourra féliciter les forces de l’ordre en boucle, il n’empêchera pas de nous dire, qu’il est responsable d’un groupe armé.

Une enquête citoyenne est en train d’être mise en place pour faire condamner l’état. Au même moment où j’écris, un journaliste de Rennes TV a déposé plainte « contre X pour « violence volontaire avec arme », « complicité de violence volontaire », avec la triple circonstance aggravante qu’elle a été commise par « un ou des fonctionnaires en charge de l’autorité publique », dans « l’intention de provoquer une mutilation permanente », passible de la Cour d’Assises, et en « groupe organisé » pour effectuer le délit ».

C’est vrai que la France est un pays historiquement de lutte et aussi de traitrise de ces élus. La bourgeoisie dans ses fauteuils de luxe a oublié une chose, le jour où elle videra la Zone à Défendre, la révolution sera aux portes de la France avec des conséquences irrémédiables dans la relation avec ces élus. L’austérité que les mouvements bourgeois aiment apprécier ira de paire avec un mouvement social qui n’a pas de nom. La révolte se fait déjà entendre au loin. Est-ce bien un pays à feu et à sang que veut le gouvernement en alliance des réactionnaires ? Maintenant, je pense que oui. D’ailleurs, les provocations de ces derniers temps montrent une envie d’un certain conflit social. L’attractivité du pays sera durement touchée. N’en déplaise au patronat !

Aussi, la position sur les squatteurs n’est pas nouvelle. Selon l’UMP dans un de ces articles, les squatteurs seraient des criminels : « N’en déplaise à la gauche idéologique, le droit de propriété est le fondement de la démocratie moderne. En niant ce principe fondamental, la Ministre des réquisitions se fait le porte-voix des pillards de tous genres ! Elle insulte ceux qui, par leur travail ou leur investissement, sont devenus propriétaires ». C’est dans cette logique que les élus pour une France bourgeoise déclarent les occupations antirépublicaines. C’est vrai qu’une expropriation de certaines maisons centenaires est le travail de pillards en tout genre, dont l’UMP, le PS et le MEDEF en sont le porte-voix. Les sommes n’intéressent pas les propriétaires qui sont expulsés de chez eux manu militari par l’armée de Vinci.

Ensuite, comme ces élus sont mauvais, il est nécessaire de rappeler que l’aéroport actuel de Nantes sera conservé en l’état pour la société « Airbus ». Sympa non ? Combien aurait coûter le changement d’orientation d’une piste et l’amélioration actuelle des infrastructures ? Surement, une perte en valeur ajoutée pour le bétonneur Vinci. Les actionnaires n’auraient pas été contents.  C’est le véritable problème d’autant que le projet de construire des logements sociaux sur le lieu n’auront pas lieu, ce qui entraine nécessairement un manque pour la ville de Nantes. Cela était favorable à l’époque pour le président « des ailes pour l’ouest », ce dernier n’a pas hésité à déclarer : « Ces organisations sont les vitrines légales d’un bras armé antirépublicain, elles sont complices des violences. Les Nantais doivent dire stop à ces comportements d’élus indignes de notre république. Ils cautionnent depuis des années ces agissements et en sont responsables ». La bonne vieille république à sens unique, lorsque ces derniers ont imposé un projet loin des règles démocratique, est-ce républicain ? Non, c’est même l’opposé total.

Il est nécessaire de le rappeler qu’un collectif de juristes et d’avocats dans une pétition ont lancé : « Ce projet est une horreur juridique. L’état se prévaut sans cesse du droit pour justifier son projet. Mais le droit a été « modernisé » pour précisément permettre ce projet. En réalité, il est devenu bien plus difficile de construire une éolienne qu’un aéroport. Et insistons : aucune concertation sincère n’a été organisée. Qui peut croire qu’un débat a un sens lorsque la décision a été prise par avance ? Nous lançons un appel solennel aux Français et aux Françaises ». Que pense le gouvernement et les bourgeois de cet avis ?

Les prolétaires ne sont pas divisés d’autant que la majorité des Français y sont opposés. Tous les sondages vont dans ce sens, le dernier est de 56 % de personnes opposées à l’aéroport. Est-ce ainsi un projet démocratique ? La démocratie est-ce allée contre la position du peuple ? La démocratie est-ce soutenir les 25% favorable ? « Des ailes pour la dette » doivent s’expliquer face à cette farce démocratique. Les élus ont certes un mandat, mais démontrent la nécessité de changer de République pour donner moins de pouvoir à ces bureaucrates, qui n’ont ni morale, ni amour pour la démocratie.

Là, où la CéDpa fait un travail formidable, les autres élus favorables font un travail de cochon, et encore la phrase est insultant pour le petit cochon.

Rappelons que François Mitterrand dans son mandat a su annuler les projets de Plogoff et du Larzac. Hollande, favorable au projet, ne fera rien. Entre un social-démocrate orienté par le libéralisme et un néolibéral, il y a vraiment un fossé. De toute façon, François Hollande a depuis longtemps renié la gauche avec tout le Parti Socialiste.

L’ultragauche pendant ce temps-là, dont je fais surement partie, puisqu’il nécessaire de le rappeler que j’ai fait l’apologie du terrorisme sur mon blog à plusieurs reprises dans mon blog. Pour preuve : « Le terrorisme politique d’extrême-gauche », que j’avais écrit dans l’idée d’un texte traitant de « La révolution : du pacifisme à la violence ». En étant solidaire avec la ZAD, je rappelle aussi que je suis connu sur les fichiers de Police pour différents squats, dans les faits, je serais anti-républicain malgré tous mes articles en faveur d’une sixième république, alors vous avez main libre pour décortiquer chaque article. Je suis aussi joignable par mail. Ensuite en allant plus loin, dans cet article : « Le cas de Notre Dame Des Landes, en ce qui concerne la position évoquée sur la criminalisation de la lutte est surement un des meilleurs exemples sur le sujet. La résistance non-violente et violente pour les politiques revient à admettre qu’il s’agit de terrorisme. […] Vous comprenez dans le cadre de l’AGO, il y a Vinci à protéger, mais aussi l’ensemble des projets similaires comme par exemple la ligne LGV Lyon-Turin. »

Aussi, il est nécessaire de rappeler que je suis employé dans un foyer pour personne âgé, j’ai un logement que loue, bref une vie normale, loin des clichés des réactionnaires.

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