L’ONU réagit après soixante ans de « crime contre l’Humanité », en Corée du Nord.

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La Corée du Nord a reçu le rapport de la Commission d’enquête de l’ONU. Celui-ci a été diffusé le lundi 17 février 2014. Sans remettre en cause, le rapport, certaines questions méritent d’être soulevées sur ce rapport. Il y a toujours eu une volonté de détruire le régime Nord-coréen de la part de l’Occident. Le dossier du nucléaire ouvert par Pyongyang a permis une continuité après la fin de guerre froide en 1991 sur fond de crise.

La République populaire démocratique de Corée (CPCD) a été créée exactement le 9 septembre 1948. Le rapport intervient en 2014, soit près de 66 ans après la création de cet État, les tortures n’ayant pas commencé immédiatement, le rapport arrive ainsi vraiment tard. Le temps de réaction du commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a été très long à ce sujet. Les pourparlers ont été stoppés en 2003 entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, le Japon, la Chine, les États-Unis d’Amérique, la Russie à propos du Traité de Non-prolifération des Armes Nucléaires. Ainsi, tous ces pays étaient au courant de la situation sur le plan humain en Corée du Nord, mais rien ne s’est passé. Dans ce contexte, tous les pays ayant eu des relations étroites ou non avec la Corée du Nord se sont portées comme la Chine qui est accusée de « complicité de crime contre l’Humanité ». C’est, sur ce, dernier mot que l’ensemble de la critique se joue.

Ensuite, la Cour Pénale Internationale (CPI) souhaite lancer des mandats d’arrêt contre tout un ensemble de dirigeants Nord-coréen. Or, pour faire valoir la légalité de cette cour supra-nationale, il est essentiel que le pays est ratifié et signé les statuts de Rome, ce qui n’est pas le cas pour la CPCD. Par conséquent, les mandats d’arrêts délivrés par la CPI ne valent rien au terme du droit international comme plein de pays dont les États-Unis d’Amérique. D’autre part, cette décision intervient dans une époque de crise très grave. La guerre froide est de retour depuis quelques années entre la Russie Nationaliste et les États-Unis d’Amérique. Or, on se rendra compte que certains pays tout à fait connus pour les crimes contre l’Humanité n’ont reçu à ce jour de rapport suite à une décision du Conseil de sécurité des Nations unies. Ainsi, l’Arabie Saoudite par exemple peut dormir tranquillement tout en méprisant les droits de l’Homme. C’est ce que je l’on appelle les deux poids, deux mesures.

Les pays alliés aux occidentaux, qu’elles que soient leurs politiques vis-à-vis des droits de l’homme n’ont jamais été inquiétés par la CPI. En 2011, le tribunal de Kuala Lumpur (Malaisie) pour crimes de guerre a décidé que Bush et Blair ont commis un génocide et des crimes contre l’humanité en menant l’invasion contre l’Irak en 2003, à titre d’information.

Alors c’est vrai que la Corée du Nord pratique la torture, les exécutions, les famines, les viols, etc. (la liste est longue). La dynastie Kim n’est pas tous rose, bien au contraire, ce sont des tyrans. Mais pourquoi nous le dire maintenant ? Tout le monde est au courant depuis des dizaines d’années. Cette enquête confirme simplement ce que tout le monde sait, ce n’est pas une nouvelle.

Le président de la commission de l’ONU chargé de l’enquête sur la République populaire démocratique de Corée, l’Australien Michael Kirby, a comparé lundi 17 février les atrocités commises sous le régime de Kim Jong-un aux crimes commis par les nazis et leurs alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Annah Arendt dans son livre aux origines du totalitarisme avait subi une critique ferme vis-à-vis de la comparaison entre les deux régimes. Tout d’abord, le régime soviétique sous Staline déportait selon un critère politique alors que selon le Reich Allemand, l’objectif était de mettre en place une hiérarchisation des ethnies en éliminant certaines. La comparaison entre la Corée du Nord est très mal placée vis-à-vis du Régime nazi. Les méthodes utilisées aussi barbares soient, elles ne sont pas utilisées dans la même logique. Une faute politique de ce niveau-là montre la logique de l’ONU.

Continuons toujours à poser le paradoxe inévitable du rôle de ce même Conseil de Sécurité. En effet, le pays a connu deux dictateurs très sanguinaires, qui n’ont jamais été inquiétés par les Nations Unis. Kim Il Sung et Kim Jong Il ont géré leurs pays sans problème de la part de différents organes internationaux (hormis les différentes sanctions financières). Or, Kim Jung Un est le président de la Corée du Nord uniquement depuis 2011 à la mort de son père. Le 12 février 2013, l’état Nord-coréen a procédé à un second test avec une arme nucléaire. Il y avait eu une escalade entre les Etats-Unis d’Amérique et la RPCD, ce qui se traduit par un très grave incident diplomatique. Or, le concept de Georges W. Bush des « états voyou » demeurent intacte dans l’époque de Barack Obama. L’acharnement contre l’Iran y va de même. Le nucléaire est un sujet très sensible, puisqu’aucun état étant la mauvaise liste y a droit.

De plus, ce rapport tendra confirmer que la Corée du Nord est un pays Communiste avec toute la contre-utopie que l’occident y développe à propos de cette doctrine. Bref, c’est un pavé dans la mare qui est jeté pour l’anticommunisme primitif de quoi alimenter encore des théories nauséabondes. Pour autant la Corée du Nord n’est pas communiste et ne l’a jamais été. C’est un pays totalitaire et bureaucratique

Par conséquent, il est du devoir de tout communiste de dénoncer ces crimes contre l’humanité et de dénoncer ce tyran tout comme toute les tyrannies.

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