Le totalitarisme de la LMPT et des nouveaux réactionnaires

Caricature-Marine-Le-Pen-pas-extreme-droite-LuzCes derniers temps, le terme inquisition est revenu dans le débat. En 2014, on pensait que ces faits-là appartenaient à une autre époque. Mais nous nous sommes trompés, les réactionnaires sont revenus du passé, un peu comme le film « les visiteurs ». Dans un autre temps, ils nous auraient affirmé du bienfait de la torture de l’église et de son bien-fondé pour l’humanité. Si la doctrine, autrefois, se résumait : « il faut tuer l’hérésie, mais non les hérétiques ». Celle-ci plus profonde, plus drastique puisque tout opposant ou personne différente est considérée comme hérétique, radicalisant, de fait la position les partisans de l’inquisition du XXIème siècle.

Ainsi, j’ai réalisé un article sur ce sujet comme le camarade du blog gauche de combat. Mais, il me semble que l’article n’allait pas assez loin, la mise en parallèle entre le totalitarisme et les nouveaux mouvements réactionnaires doit être affirmée.

Le totalitarisme n’est pas un fait nouveau, il se développe de plus en plus au sein de l’extrême droite de manière radicale. C’est un peu le retour « aux sources ». La Manif Pour Tous s’inspire ces derniers temps des travaux de Hannah Arendt sur le totalitarisme pour y appliquer le contrôle des méthodes de propagation de l’information, l’obéissance de ces militants et l’action dans la vie quotidienne. Rien n’est fait pas hasard, le tout est d’obtenir une aura médiatique élevée avec une diffusion rapide au sein de la population.

L’inquisition est l’ancien terme qui désigne le totalitarisme se résume par ailleurs à la sainte « pensée unique ». Lorsque les bibliothèques subissent des attaques de certains groupuscules traditionalistes en vue d’imposer leurs idées par la force, la démonstration est faite. Les différentes sphères d’extrême droite sont habituées à critiquer la pensée unique, mais à vrai dire, elles sont tellement habituées à la mettre en pratique dans la vie quotidienne, que finalement, leur discours est ridicule. Pire, entre la pratique et le discours, c’est le paradoxe total, ils trouveront peut-être des spéculateurs financiers anticapitalistes. Qui sait ?

La morale totalitaire n’échappe pas à ces partisans issus d’un autre régime très loin derrière la démocratie. Le complotisme est en une des formes, puisqu’il prône un ordre morale bien spécifique où tout ce qui est différent doit être éliminé. Ils pourront parler, mais le camouflage pour un ordre moral bien spécifique est visible. Encore, une fois, c’est la technique du double discours : « faites, ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais ».

Si la Manif Pour Tous ne fait pas partie officiellement du groupe de soutien du collectif radical « jour de colère », il n’en est pas moins que la force médiatique de cette journée de la haine a été favorisée par la manif pour tous. La Manif pour tous a permis de faire converger toute la droite dans des discours plus ou moins similaires. L’intolérance passe la volonté de créer une société régie par une dictature. Dans le langage politicien, on parle d’« un libéralisme autoritaire » ou encore d’ « un régime corporation », ce qui laisse une faille béante dans la République Française. Sans parler de la dialectique vichyste présente à l’UMP, qui est le parti d’opposition aux deux chambres.

Certains nostalgiques du Régime de Vichy n’hésitent plus à reprendre en cœur les slogans de l’époque de la collaboration de manière la plus ouverte possible. La frange la plus radicale de l’extrême droite est décomplexée à l’heure où la direction du Front National s’est complexée, pour faire bonne figure. La base de ces militants pense tout autrement. L’Action Française, dont le candidat à la Mairie de Paris est sous l’étiquette du Front National, propose de remettre à la population à 50 Millions d’habitants. Ainsi, certains discours visant à éliminer une partie la population française sont remis au goût du jour. Le goût du génocide s’affirme également par le négationnisme et l’apologie de certains historiques qui ont blessé la société. Ainsi, les fameux slogans laissent prétendre une vision bien établie : « Juif, la France n’est pas à toi » ou encore « Faurisson a raison, les chambres à gaz, c’est du bidon ». Le retour à certaines valeurs d’une époque sombre trace le cahier de route des lignes bien droite et vraiment de droite.

L’alliance entre l’extrême droite et les différents groupes lefebvristes changent particulièrement la donne. Puisqu’à ce jour, les causes qu’ils mènent sont portées par une dérive de la religion chrétienne. Ainsi, la manif pour tous a engendré d’autre lutte notamment « contre la théorie du genre », « contre la PMA » ou encore « contre l’avortement ». La tradition est toujours mise en avant. Ce totalitarisme dépassé souhaite une famille chrétienne traditionaliste, c’est-à-dire une famille où le mariage est avant tout religieux, ainsi le divorce n’existe pas. On retrouve les traces des premiers divorces à partir 1792 mis en place dans le code Civil en 1884. Autant dire, que depuis la tradition française a bien changé face à ces personnes traditionalistes opposées à tout changement de la société.

Le poujadisme et le boulangisme ont également de l’avenir devant soi dans ces cercles fermés. Tout est bon pour déconstruire la République (malgré ces innombrables imperfections). Toutefois, le modèle totalitaire se retrouve confronter à une incapacité chronique de mettre, en avant, un leader faisant le consensus de l’extrême droite. C’était le cas pour Pierre Poujade ou Georges Boulanger. Certes, Marion Anne Perrine Le Pen est la patronne du parti Familiale au Front National, mais il n’y a pas que le Front National à l’extrême droite. D’autres voix sont mises en avant comme Béatrice Bourges, Ludivine de la Rochère, Christine Boutin, Farida Belghoul, etc. Avec un peu d’effort, l’ensemble de l’extrême droite pourra se mettre derrière un seul leader, un seul chef pour diriger les forces réactionnaires.

C’est vrai que cette extrême droite a changé sa façade au niveau de son totalitarisme, le masculinisme a laissé place à ces femmes prenant en main avec vigueur les anciennes causes. Le modernisme de la femme autoritaire change son aspect de surface, comme on peut repeindre un mur avec plein de fissures pour les cacher. Mais au final, le mur porte les mêmes fissures, pires celles-ci se renforcent avec le temps. Après le coup de peinture, les fissures seront encore plus visibles, lorsque la peinture s’écaillera.

Ainsi, le nouveau totalitarisme de l’extrême droite est le même que pendant les années 30, ce sont les pions qui changent, pas la pensée.

Pierre Le Bec

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