La PMA est un droit
La revendication de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) dans la loi-cadre famille à l’Assemblée Nationale possède un caractère très particulier en ce début d’année. C’est une mesure phare que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault doit mettre en place malgré la décision de François Hollande de repousser plus tard ce projet. Les députés socialistes ont décidé de déposer de manière commune un projet de loi au bureau de l’Assemblée Nationale afin de protester par rapport à la position du Président de la République.
Les femmes quelles que soient leurs différences aspirent à l’égalité des droits. Les différents sondages dans la presse montrent que la majorité des personnes sondées sont favorables à cette mesure.
C’est ainsi que cela s’inscrit dans une mouvance de reconnaissance du droit de la femme à savoir la pleine maitrise de son corps. D’autant qu’une question philosophique se pose, la fécondation in vitro existe pour les couples hétérosexuels ayant des problèmes, alors que la femme seule ne pourra avoir ce droit tel qu’il est conçu actuellement. Il est nécessaire d’établir la différence de la méthode entre le couple hétérosexuel et le couple de lesbiennes, puisque la vocation du rapport n’a pas pour but de fonder une famille avec la personne. Ce sont des rapports arrachés. Pourquoi cette différence ? Dans un souci de santé publique, il s’avère qu’une femme par tous les moyens biologique possible pourra mettre un enfant au monde, mais cela à quel prix ? Doit-on laisser la femme prendre des risques pour qu’elle soit un enfant ? N’est-ce pas honteux de trouver des solutions si lourdes de conséquences et si paradoxales pour un couple de lesbiennes ?
Ce sont ces questions qui font progresser le débat et permettent à chacun d’avoir sa propre vision.
Aussi, certains pays voisins comme la Belgique sont devenus des terres d’asile pour les demandeurs de PMA en France, c’est qu’il y a bien une demande claire venant d’une partie de la population française. Bien d’autre pays aussi ont adopté cette mesure.
Dans tous les cas, la solution médicale permet d’une part de protéger la femme de tout risque MST (Maladie Sexuellement Transmissible et d’empêcher la propagation d’un risque sanitaire pour la société. Ce sont bien ces deux facteurs que les partisans de « la manif pour tous » ne discernent pas. Ils continuent sur leur logique basée sur un papa et un maman, comme cliché de la famille.
Toutefois, la mise en place d’une telle mesure nécessite un travail législatif et réglementaire sérieux de la part des législateurs aidés par des juristes et des professeurs de droit, afin que le travail final soit d’une part constitutionnel et d’autre part complètement adapté à la France. Cela demande aussi une restructuration du monde médical en ouvrant une voie à la remise en cause de l’austérité dans le domaine de la santé. Aussi, l’enfant né doit pouvoir connaitre son géniteur à partir d’une certaine durée.
Pierre Le Bec