Est-il Social-démocrate ou Social-libéral ? Non, non, il est bien Néolibéral !

rrrEn temps de crise, la social-démocratie est discutable sur le plan libéral et sur le plan des mesures d’austérité provoquées par Commission européenne. François Hollande, depuis le début de son quinquennat ne joue pas dans la cours de gauche. Du moins au sens politique et originel de la gauche, il réalise une politique largement ancrée à droite.

Les enjeux de la crise actuelle pour le libéralisme consistent à mettre en place la casse du droit du travail pour rendre flexible les travailleurs tout en réduisant les cotisations sociales des entreprises (ils appellent cela le cout du travail). Autrement dit, il est prôné le transfert du capital-travail vers le capital financier. Le fameux dogme du libéralisme est le dogme du patronat, son application est universelle, il s’applique un peu partout. Or, cette théorie comporte un terrible manque, puisque si les ouvriers sont flexibles, les offres d’emploi, la liberté de travail ne l’est pas. Cela implique une dérèglementation arbitraire du code du travail ayant pour cause une augmentation subite de l’insécurité sociale pour les ouvriers. En prenant compte, la politique de l’offre, celle-ci se résume ainsi uniquement par la compétitivité accrue des entreprises.

Le MEDEF agit dans ce sens-là, mais reste tout même occupé à une sorte d’entreprise qui ne bénéficie pas des mesures compétitives. Une chose est sure, c’est que le Medef n’est pas le syndicat patronal de toutes les entreprises. Il est syndicat patronal du CAC40, et les autres entreprises cela lui est égal. D’ailleurs l’UPA (Union Professionnelle des Artisans), syndicat patronal des artisans, est en contradiction ferme avec la position du MEDEF.

En matière d’entreprise, il est une erreur politique de les mettre toute à égalité. Les impositions différentes selon leur taille et leur profit, la méthode décroissante est la loi. Une TPE paiera 30 % d’impôt alors qu’une entreprise du CAC40 se situe autour de 8%, certaines ne payent pas d’impôt comme Total. Après 40 ans d’allègement fiscal, le discours sur les charges des entreprises, le coût du travail sonne vraiment creux. Puisque la politique de l’entreprise est tournée essentiellement vers les multinationales. Ce paradoxe se comprend puisque les petites entreprises vivent de la politique de la demande alors que les grandes entreprises vivent de celle de leurs capitaux.

La ligne libérale s’assume clairement, mais ne résout pas le problème du chômage. D’autant que la ligne libérale au phénomène de la déflation[1]. Celui-ci démontre qu’une société orientée vers la politique de l’offre se fragilise voir s’écroule sur elle-même lorsque la demande baisse à travers la consommation. Ainsi, il est plus qu’évident, que ce n’est pas « l’offre qui crée la demande », mais bien « la demande qui crée l’offre ».

Marx affirmait que : « Les chômeurs forment l’armée de réserve du capitalisme », mettant ainsi les chômeurs en sous-prolétaire. C’est avec ce principe que Pierre Gattaz et le MEDEF mettent en place une prise d’otage volontaire lorsque les bénéfices à titre d’exemple du CAC40 prévue sont de 74 Mds d’euros.

Hollande en se bloquant dans un dialogue mesquin dans le but de réaliser une politique libérale basée sur le fameux TINA, s’enferme dans une impasse. Le libéralisme s’effectue ainsi dans une concertation selon les formes, mais de fond, il est imposé. Ainsi, sur la surface de l’Iceberg, Hollande est social-démocrate, sous l’iceberg, il est néo-social-libéral.

La réduction de la dépense publique est une ligne directrice de l’Europe austéritaire. La règle d’or comme le prévoit l’article 3 du TSCG appelé communément traité Merkozy. La rigueur est à François Hollande ce qu’était l’austérité à Nicolas Sarkozy. Ils ont tous deux appuyer la mise en place du MES.

Les cadeaux faits aux entreprises agissent dans ce sens, c’est l’application stricte de l’article en question, puisque ce même article énonce que la dette publique ne doit pas se dépasser 60 % du PIB. Les chiffres que j’avance ensuite sont vraiment critiquables selon la source. La dette publique française était de 1900 Mds au troisième trimestre 2013 ce qui représente 92,7 % du PIB. Sachant que le PIB Français est de 2050 Mds d’euros, cela signifie qu’une réduction du déficit public à 60 % entrainerait une économie sur l’état de 670 Mds d’euros. C’est dans cette optique-là que François Hollande mène sa politique. L’intérêt de la dette passe donc après l’état et les causes sociales.

Ainsi, nous comprenons que le budget de l’état devra être sérieusement diminué. Cela passe par une politique patronale du dogme « zéro impôt, zéro charge, zéro cotisation, zéro taxe, zéro code du travail ». La quasi-totalité des services publics sur la longue sera affectée. À long terme, c’est la destruction de l’état social pour se diriger vers un état stricto sensu régalien.

Dans ce contexte-là, Hollande est un social-libéral. Je prends en compte l’évolution sociétale de ces deux dernières années : le mariage pour tous et l’égalité homme-femme. Ces mesures sont de gauche pour une fois. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’un mouvement socialiste. Il est important de poser la question, comme le suggérait le débat du journal l’Humanité : est-ce que cela a du sens de parler de social-libéralisme[2] ?

Non, cela n’a pas de sens, c’est un oxymore. La Gauche et le socialisme ne peuvent être mis à une étiquette contraire.

Ainsi, François Hollande est une personne libérale, d’ailleurs le think thank néolibéral (qui reçoit à ce titre une aide de l’état) : terra nova, souhaite qu’il aille encore plus loin dans son action politique. Or, si le Président de la République n’est pas social-libéral, il est néolibéral pour rester dans son courant de penser.

Les positions de gauche ne sont pas celle du Parti Socialiste, d’ailleurs nombre de personnes cherche la gauche à la majorité à l’Assemblée Nationale. Mais, heureusement certains élus, sortent des pépites parfois comme la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann en affirmant que : « François Hollande est néolibéral ».

Ainsi, au delà de toute espoir, Hollande n’est ni social-démocrate, ni social-libéral mais bien néolibéral avec quelque teinte de progrès sur les faits de société.

Pierre Le Bec


[1]    Voir : http://revolutionetlibertes.net/2014/02/02/la-crise-a-cree-le-monstre-de-la-deflation/

[2]    Voir : http://www.humanite.fr/numerique/lhumanite-du-31-janvier-2014

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