Le féminisme de Sophia Hocini

Je vais longuement introduire mon article, afin de poser certaines bases idéologiques sur le féminisme. Les droits de la femme mérite un vrai débat si nous voulons élever la conscience des êtres humains.

Le féminisme est combat de longues envergures dans nos sociétés patriarcales et conservatrices. C’est l’histoire qui se confronte à une réalité. Le passé se trouve en contradiction avec le présent et le futur, la digestion se fait à marche forcée pour accepter les erreurs du passée.

La libération de la Femme avance, loin des clichés détestables du mouvement des Femens. L’argumentation se positionne au-dessus de certaines actions qui nuisent à la lutte, même si l’objectif est louable. Elle est une diffusion lente au sein d’une société, tel l’antidote qui empêche le chlorure de potassium de progresser. Les effets ne sont pas immédiats, mais les résultats parlent d’eux-mêmes.

La lutte féministe est un des aspects de la grande lutte anticapitaliste et progressiste qui souhaite libérer tous les êtres humains de leurs chaines.

La libération des femmes n’est pas une lutte nouvelle. Au motif que dans l’entourage de Lénine, Alexandra Kollontaï se positionne clairement sur l’abolition de la prostitution en 1909[1], elle donne également des conférences sur l’émancipation de la femme en 1921[2].

Le MLF (Mouvement de Libération de la Femme) est créé en 1968. Son hymne perdure un peu plus chaque avec force au fur et à mesure que les réactionnaires avancent.

Le féminisme est une idéologie au cœur de la République, l’égalité du genre humain par tout temps a été une large aspiration de la gauche. Les pseudo-Républicains, aujourd’hui, sont en manque de repères dans ces temps de crise. Ils remettent en place une société patriarcale qui considère que l’Homme et la Femme doivent être complémentaires. Sûrement qu’ils n’ont pas lu l’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyens : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. ».

Lorsque la blogosphère reprend le flambeau d’une lutte qui s’essoufflait, il est de notre devoir de soutenir cela. Les attaques du réseau de « la manif pour tous », les mesures sexistes issues de la politique générale de l’austérité, le recul du droit à l’avortement en Espagne montre que les droits ne sont jamais acquis.

Dans tous les cas, le féminisme ne peut que s’apparenter à des formes de lutte contre immonde et le capitalisme. Face à la baisse des droits des femmes, il y a deux philosophies différentes, d’une part l’école du progrès, qui se réfère à une idée que les droits représentent des conquêtes et qu’ils méritent une lutte au quotidien et d’autre part, l’école de la résignation où rien ne peut changer, ce qui implique l’intégration dans une société se résume être la solution, la protection du modèle patriarcale s’avère donc une vision primant sur tout le reste.

Sophia Hocini est une militante féministe française affiliée au front de gauche. Elle est l’animatrice du blog la robe rouge. Elle travaille au sein du réseau des blogueurs pour une sixième République.

C’est une acharnée du travail. La critique de Noël présente chez de nombreux camarades n’y a pas échappé. Les jeux du type « barbie » tendent une affirmation hyper-sexualisée de la jeune fille [3]. Tout cela selon elle, entraîne le phénomène des concours de fillettes, elle a tout fait raison. Ce sont les entreprises qui offrent les coffrets de maquillages avec la publicité qui est responsable de cette dérive et met en avant « quichisation des fillettes et plus grave aussi, de la normalisation et de la démocratisation de ces produits cosmétiques. ».

La culture démocratique est un des fils qui nous rassemble le plus. On ne pourra que constater la référence de Martin Luther-King dans « I Had a Dream »[4]. Les éléments sont importants, car si au travers d’un rêve, elle parait expliquer un sentiment, c’est bien implicitement une critique de la société capitaliste : exposition des animaux morts en vitrine, autoritarisme, discours sécuritaire, paupérisation de la société en mettant à l’écart les SDF, etc. L’article étant en totale contradiction avec le titre, elle rétorque finalement « Ce rêve, c’était l’allégorie de la dictature du peuple. ».

Puis, sans faire de résumé, la démocratie, c’est aussi la lutte contre le Front National. Être féministe par vision est nécessairement opposée à logique de l’extrême droite. Elle n’hésite donc pas à écrire dans l’Humanité pour appuyer ses idées.[5] Ce qu’elle résume naturellement : « On ne peut, à mon sens, être féministe et avoir ne serait-ce qu’une once de sympathie pour le Front National. »[6] ; « il me semble […] provocateur de juxtaposer “avortement” et “confort” […] l’avortement est un acte grave, là-dessus personne ne conteste, et justement l’avortement n’est en rien un acte de confort […] [dont – NDLR] 72% des femmes ayant recours à l’IVG étaient sous contraception. ». Un pavé dans la mare est lancé à tous les réactionnaires.

Puis, comme elle vit à Marseille, elle a vécu de manière plus profonde l’affaire du « bijoutier de Nice ». De ce fait, elle tend à réaffirmer deux faits : la dangerosité des armes en comparant les dégâts qu’ils font aux États-Unis d’Amérique : « Pourtant, cette affaire relance un sérieux débat qui est celui de la détention d’armes. Nous savons très bien ce qui se passe aux États-Unis et je me pose réellement la question de la libre circulation des armes. »[7], soit près de 30 000 morts par an[8] alors que le Canada est largement en dessous des 1 000 morts par an ; « nous ne sommes pas dans un western et faire justice soi-même ne peut-être cautionné. ». Nous sommes bien République où les lois sont les mêmes pour tout le monde évoquant ainsi « appliquer le deux poids deux mesures et sanctionner toute personne qui va à l’encontre des lois de la République ». Dans le même article, elle revient sur le harcèlement qu’elle a été victime avec Julie Del Papa (blogueuse également au Réseau 6.0)[9].

Je rejoins aussi son analyse sur le conflit syrien lorsqu’elle pose la question : « Par ailleurs, selon un article paru au Monde, il serait avéré que les rebelles syriens seraient eux aussi détenteurs d’armes chimiques. Mais au fait, qui sont ces rebelles…? D’où viennent-ils, qui sont-ils…? Mystère et boule de gomme. », après avoir fustigé longuement le régime de Damas. Le Chef de l’état Syrien continu les massacres tout comme les rebelles. À  ce titre-là, j’avais écrit un article qui a été repris dans l’Agence des Droits de l’Homme.[10]

 Elle s’appuie aussi sur l’écologie en tablant sur une critique de « la croissance exponentielle »[11] en contradiction certain avec l’écologie. Le discours d’un coup est profondément marxiste : « La croissance se comporte de la même manière dans le système capitaliste mais à plus long terme. Le capitalisme se traduit par un productivisme effréné qui doit sa vie à la recherche maladive d’une production et de profits toujours plus importants déniant complètement le caractère fini des ressources naturelles. ». Toutefois, le capitalisme doit être détruit et non « contrôler si ce n’est le tuer avant qu’il ne nous tue tous. ».

 Si ces quelques passages représentent qu’une partie du blog. Mais il me semble que cela remet bel et bien la parole du visage féminisme français. Loin des clichés de masse, les sujets couvrent tous les domaines. C’est bien une lutte progressive, puisqu’au fond le féminisme, c’est la recherche de l’égalité.