Le Pape François : Changement au Vatican
Jorge Mario Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013. Il a pris le nom de “François Ier” ou en latin Franciscus. Il est le premier pape à être élu hors du vieux continent. Il a pris les fonctions après la démission du pape très controversé Benoit XVI (Joseph Alois Ratzinger).
Il s’est fait remarqué par son côté humaniste. Les temps ont changé à l’Église Saint-Pierre, l’égoïsme appartiendrait-elle à une autre époque ? Que sais-je ! Son rituel de la Cène se fait parmi les plus démunis dans sa pratique depuis de nombreuses années. Il va dans les Hôpital, les centres d’accueil pour SDF ou bien marginaux. Il a entendu poursuivre sa voie le jeudi 28 mars 2013, soit 13 jours après son élection, il se rend dans de la prison pour mineurs de Casal del Marmo, à la périphérie nord-ouest de la ville de Rome. Certes, on me va me rétorquer que c’est une tradition papale, mais la rapidité en étouffe plus d’un.
Voici deux extraits d’une exhortation apostolique « Evangelii Gaudium » publiés par le pape François (les passages surlignés ont été mis en évidence) :
On ne peut plus tolérer le fait que la nourriture se jette, quand il y a des personnes qui souffrent de la faim. C’est la disparité sociale. Aujourd’hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible.
(…)
Alors que les gains d’un petit nombre s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d’une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. S’ajoutent à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connait pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d’accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue. Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent.
Par ces simples mots, les néo-conservateurs égoïstes ont souligné son discours de marxiste. C’est vrai que pour les certains américains avec 150 millions de pauvres, 1 million de prisonniers, 1 million de SDF, c’est une sacrée rhétorique intéressante, quoi qu’il en soit, selon eux le pape était Marxiste. Il a répondu qu’il agissait “dans la doctrine sociale de l’église“.
Le pape a également souligné au cours d’une interview dans une revue jésuite : “maintenant, j’entends quelques personnes me dire ‘ne consultez pas trop, décidez’. Au contraire, je crois que la consultation est essentielle. “. Cette volonté du dialogue tend à rompre la ligne fixe et rigide fixée par ces précédents et les traditionalistes qui pensaient qu’un seul chef devait prendre des décisions seules. Cette volonté de s’enrichir de l’autre entre dans le processus nouveau de l’église. D’autant qu’il aurait affirmé : “je n’ai jamais été conservateur”, dans cette même revue. Par ironie, cela a été traduit dans différente langue : “je n’ai jamais été de droite“. Cela sent le progrès en tout cas.
Il est allé rendre visite sur l’ile de Lampedusa dans les camps de rétention appelé souvent camp de concentration à cause de la densité de personnes à l’intérieur de ces camps. Ces camps sont des niches à profit incroyables pour les entreprises qui sont missionnées des camps. “Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle“, “la culture du bien-être nous rend insensibles aux cris d’autrui (…), aboutit à une globalisation de l’indifférence“, a-t-il lancé devant 10.000 personnes. “Des immigrés morts en mer, sur ces bateaux qui, au lieu d’être un chemin de l’espérance, ont été une route vers la mort”, a-t-il déploré, comparant cette “pensée qui revient constamment” à “une épine dans le cœur qui provoque la souffrance“.
Sur le dossier de la Syrie et la Centrafrique, le pape s’est exprimé à l’occasion de la messe de Noël le 25 décembre : “le conflit en Syrie en a trop brisé ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu’il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l’accès pour les aides humanitaires“, “Donne la paix à la République Centrafricaine, souvent oubliée des hommes. (…) Tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre“.
Avec le mariage homosexuel en France, le pape s’est exprimé à deux reprises que l’on peut juger contradictoire : ” si une personne est gay et qu’elle cherche le Seigneur et qu’elle est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger? Le catéchisme dit de ne pas marginaliser ces personnes. Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, non ! Nous devons être frères“, mais cela est nuancé par la position traditionnelle de l’Église à propos de l’avortement et de l’homosexualité lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio : “l’Église s’est déjà parfaitement exprimée sur cela, il n’était pas nécessaire de revenir dessus. (…) Il n’était pas nécessaire d’en parler, à moins de dire des choses positives (…) les jeunes savent parfaitement quelle est la position de l’Église.“
Plus largement, le pape rappelle la nécessité de dialoguer avec les non-croyants., il a affirmé à travers un entretien au journal La Repubblica : “le concile Vatican II avait décidé de regarder l’avenir avec un esprit moderne. Les pères conciliaires savaient qu’ouvrir à la culture moderne signifiait œcuménisme religieux et dialogue avec les non-croyants “. “Depuis lors, bien peu a été accompli dans cette direction. J’ai l’humilité et l’ambition de vouloir le faire “, indique-t-il. Il affirmé ensuite son ouverture vers les autres religions en confessant que croire en Dieu, ” non en un Dieu catholique, il n’existe pas un Dieu catholique, il existe Dieu “.
Je pense qu’à travers cet article, il était utile qu’une personne de gauche prenne en compte la différence de discours du pape François et celui de Benoit XVI. Il y a une avancée alors il faut la saluer même si elle n’est pas encore parfaite. Aussi, je pense qu’après ce que l’on a vécu “la manif pour tous”, il est temps de différencier les chrétiens et les crétins.
PLB