Boycottons médiatiquement l’humoriste de la main d’or.
Vous avez dû le voir ces derniers temps, les polémiques de l’humoriste du théâtre de la main d’or ne cessent d’alimenter la masse-média. Beaucoup de mes confrères ont pris des positions fermes à travers leur blog à son sujet. Je salue leur courage, au vu de la gravité de la situation. Pourtant, une chose dans ces différentes chroniques m’attire l’œil. Construire une argumentation contre cette personnalité en utilisant son nom et son prénom entre dans le cadre d’une publicité gratuite et entretiens nécessairement le personnage dans ces scandales. Alors j’ai refusé de parler de lui, afin de ne pas le renforcer, c’est un choix politique.
Il est évident que si son humour est orienté autour du complot « judéo-maçonnique » et du « sionisme ». En profondeur de ces sketchs, il y a bien l’idée du complot du “pouvoir juif mondial” lancé par l’extrême droite européenne dans les années 30. Le recyclage des idées qui a construit l’entre deux guerres est en marche forcée. Sous un air trompeur de critiquer le sionisme et autre forme s’y ressemblant, il utilise ses tribunes pour diffuser un antisémitisme rompant. D’ailleurs lorsqu’il a déclaré au sujet de Patrick Cohen, journaliste à France Inter : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » . Ces tribunes sont pensées à tête froide, il ne s’agit pas d’une erreur, mais bel et bien du fond de sa pensée.
Il se prétend d’ailleurs comme opposant au système, lui qui vient d’empocher près de 800 000 euros à l’année, mais quel système ? La logique est la même lorsqu’il prétend se battre contre « le sionisme ». Ce terme très proche du novlangue renvoie inconditionnellement à deux transformations de phrase, lorsqu’il affirme « je suis antisystème », il dit en réalité « je suis antisémite » ou encore lorsqu’ils parlent des sionistes, il parle des « Juifs ».
Mais tous cela n’est pas un hasard, les éléments se recoupent les uns après les autres. Il a tout de même fait applaudir le négationniste Robert Faurisson par 5.000 personnes au Zenith en 2008.
À la question de l’extrémisme des amitiés du personnage, on y trouve des solidaristes comme Serge Ayoub, des nationaux-socialistes pour reprendre l’expression d’Alain Bonnet de Soral et autre. Autant dire que le cercle privé est très clair sur la vision politique de cette personne.
Quant à la question de la Palestine, que ce soit l’UJFP, l’AFPS, le BDS, les positions ont été affirmé par ceux qui défendent au plus proche la souveraineté totale d’un état palestinien, Dieudonné ne peut soutenir l’action des Palestiniens, si c’est pour soutenir la même logique d’apartheid que l’état israélien, c’est-à-dire le racisme et la ségrégation entre les Hommes.
Avec ses amis et ses partisans, ils parlent sans cesse de la liberté d’expression pour diffuser le discours largement antisémite. Il m’arrive souvent de penser à cette déclaration des droits de l’homme de 1789 notamment ses articles IV, X et XI ; une œuvre restée trop souvent dans les tiroirs de ces personnes. Il y trouverait sur l’écrit tout poussiéreux, encore faut-il qu’il la possède, toutes les réponses à ce faux-débat. D’autant plus que l’antisémitisme est un délit. Les agresseurs restent des agresseurs.
Sur le plan de l’interdiction de ces spectacles, je pense que c’est une erreur, si la loi actuelle contre le racisme était appliquée, il n’y aura pas autant de dérive, maintenant puisque c’est une réunion publique, il est normal qu’elle soit soumise à la question du trouble à l’ordre public.
De nombreuses personnes reprennent en cœur le symbole de « la quenelle » dans l’optique de dénoncer un système, mais quel système ? Les pistes de réponse sont au sein des spectacles et des discours politiques de ce dernier. Mais au vu de l’allure du texte, il n’y qu’une réponse possible celui de l’antisémitisme.
Alors comme les solutions sont simples, il ne s’agit ni plus ni moins que l’action dans le boycott, c’est-à-dire d’éviter de relayer toute information à son sujet. C’est le vide abyssal dont il a besoin. Que cela soit dans nos critiques et dans nos réactions, nous devons être silencieux. Le silence sera son cercueil médiatique.
PLB