Révolution et lutte des classes

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La révolution est un objectif dans la lutte des classes. Mais lorsque la lutte des classes est abandonnée par les partis prolétariens et considérés comme progressistes, alors on peut se demander si la lutte des classes n’est simplement pas la lutte du pouvoir entre les dirigeants de ces partis et organisations politiques. Or pendant que les égos des dirigeants continuent d’augmenter, la lutte des classes se poursuit à l’avantage unique et omniprésent de la bourgeoisie. Les dirigeants sont en train de baisser les bras, d’oublier les valeurs fondamentales.

Lorsque le réformisme s’empare des esprits faibles, il prône la révolution alors qu’il ne fait que de simples réformes dont l’objectif est d’améliorer une société sans la changer entièrement. L’attitude du droit pour changer une société est une attitude conservatrice. Le communisme en France, est en train de passer à la javel son magnifique drapeau rouge, Ô combien il a une place importante dans l’histoire de la société française et parisienne notamment.

Il y a les communistes et les partis communistes. Les deux sont différents, les premiers suivent des valeurs, des raisonnements clairs et concis, les autres ont tendance souvent à se laisser avoir par le jeu des élections qui consistent à adapter les programmes selon les électeurs.

Il ne suffit plus de se promener avec une étiquette pour être adhérant de cette étiquette. L’étiquette n’engage en rien dans l’idéologie. C’est l’idéologie qui prime, pas l’étiquette. Pour la lutte des classes, c’est la même chose, être dans un parti de lutte des classes est une étiquette mais s’il ne réalise pas sa lutte des classes, alors ce n’est pas un parti de lutte et combat, c’est simplement un parti qui expose en vitrine du brouillard et de l’hypnotisation, car en réalité, il n’est pas ce qu’il dit.

Le problème, c’est qu’à gauche trop de partis ont tendance à se montrer comme des partis révolutionnaires qui vont battre le pavé, faire des émeutes, faire des affrontements, alors qu’en réalité, ils ne cherchent que la solution par le droit et la loi. Certes, l’état de droit est un fait, mais l’état de droit bâillonne toute révolution, car une révolution est toujours hors la loi et illégale. Les mythes de changer de constitution pour changer un pays afin de créer une révolution sont aussi une position réformiste. La constitution doit être l’aboutissement de la révolution, mais la constitution ne peut incarner la révolution. La position par exemple de Jean-Luc Mélenchon sur la Sixième République en soit est intéressante, c’est la stratégie qui est complètement réformiste. Les urnes n’ont jamais fait de révolution. Les révolutions naissent dans la rue et se font dans les rues.

La Sixième République ne se fera pas par « un vote », mais par un ensemble de manifestations qui uniront l’ensemble des citoyens afin de faire une convergence dans la lutte.

Ensuite, la mise en avant d’une certaine forme de lutte de classe en étant tout à fait complaisante avec certains partis politiques met à mal la politique révolutionnaire et marxiste. On ne peut défendre la couleur du rouge dans la rue contre les jaunes et défendre l’union des couleurs rouge-jaune lors de certaines élections.

La révolution dans le choix de la lutte des classes, c’est tout d’abord d’identifier, de mettre en avant les classes qui sont défendues par tel ou tel parti. En effet, les partis politiques qui soutiennent de manière intangible les classes bourgeoises ne peuvent faire d’alliance avant les mouvements prolétariens. Faire une alliance revient clairement à trahir le pourquoi de la lutte, mais aussi l’essence même de la lutte. Sur le plan des classes moyennes, la rhétorique est toutefois plus difficile puisqu’elle se situe entre les classes populaires et les classes bourgeoises. De ce fait, elles n’auront jamais la même adrénaline dans la lutte et que leurs revendications seront par ailleurs différentes. Les classes moyennes ne sont autres que la petite bourgeoisie

Mais comme la petite bourgeoisie fait partie de la classe tampon, elle ne peut ni être prolétaire ni être bourgeoise

C’est par ces faits-là, que les classes populaires doivent faire attention aux classes moyennes. Dans le Manifeste du Parti communiste, Karl Marx citait :

Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu’elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservatrices; bien plus, elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l’envers la roue de l’histoire. Si elles sont révolutionnaires, c’est en considération de leur passage imminent au prolétariat : elles défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat. Quant au lumpenprolétariat, ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société, il peut se trouver, çà et là, entraîné dans le mouvement par une révolution prolétarienne; cependant, ses conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction.

Souvent, nous faisons des allusions à Marx, certains nous disent que les textes sont dépassés, pourtant en regardant l’actualité de ces derniers, on se rend compte que ce n’est pas l’âge d’un texte qui fait sa modernité, mais son anticipation.

Aussi, on remarque les personnes souhaitant que la classe moyenne garde ses privilèges ne sont autres que les bourgeois. Il n’est pas étonnant que Laurent Wauquiez écrive un pamphlet intitulé : « La lutte des classes moyennes ». La bourgeoisie soutient la classe moyenne afin de continuer toujours une oppression constante sur les classes populaires. Mais aussi sur le fond du titre, la classe moyenne ne lutte pas, elle supervise uniquement la classe populaire. Ainsi, le titre réel du titre est, comment les classes moyennes doivent-elles oppresser les classes populaires. La classe moyenne n’est pas la solution aux problèmes du capitalisme.

De plus, il n’est pas rare de voir les réactionnaires se comporter comme des personnes populaires, c’est-à-dire proche du peuple, est un vrai mensonge, pour ces personnes qui jouissent d’une bourgeoisie où l’argent n’a plus de valeurs, où le coût de la vie n’est jamais parlé. Mais lorsqu’ils font des apologies de la lutte, sur fond d’atomisation du peuple, c’est-à-dire pour une politique bourgeoise, en réalité que ce soit les classes moyennes ou les classes moyennes, les réactionnaires avec des valises d’argent, font uniquement une politique orientée vers leur classe. C’est en réalité « la lutte de classe bourgeoise », le vrai livre de Laurent Wauquiez.

Comment les prolétaires et les classes moyennes peuvent-ils voter pour des réactionnaires qui font une collection devant la justice des affaires politico financières ?

Reste à penser que l’ensemble des politiques faites ces dernières années, ne rassurent pas les marchés, car les marchés financiers ont besoin d’une politique pour la « bourgeoisie » et par « la bourgeoisie ».

Les classes moyennes ne sont pas les ennemis des classes populaires, le dire viendrait à faire le jeu des classes bourgeoises qui ont pour but de diviser tout le monde, afin de rendre un énorme service à ceux qui défendent la finance. L’argument phare qui est mis en avant concernant la classe moyenne, est que vu leur statut dans la société, comme vendeur, épicier, et autre, ils donneront toujours des services aux classes populaires, ce qui les place nécessairement au-dessus socialement.

Pour autant, il est nécessaire que la classe moyenne comprenne son origine, car elle n’est pas issue de la bourgeoisie, mais bien du prolétariat. On pourrait la considérer comme la phase haute du prolétariat.

L’exploitation par une minorité sur une majorité a toujours été l’argument phare conduisant à l’élan révolutionnaire. Il a traversé toutes les époques, aujourd’hui, il est le même.

Karl Marx citait dans la lutte des classes en France, à propos de l’exploitation d’une minorité (bourgeoisie) sur les majorités (prolétaires et petit-bourgeois) :

Toutes les révolutions ont abouti jusqu’à présent à l’évincement de la domination d’une classe déterminée par celle d’une autre ; mais toutes les classes dominantes n’étaient jusqu’à présent que de petites minorités par rapport à la masse du peuple dominé. C’est ainsi qu’une minorité dominante était renversée, qu’une autre minorité se saisissait à sa place du gouvernail de l’État et transformait les institutions publiques selon ses intérêts. Et, chaque fois, cette minorité était le groupe rendu apte au pouvoir et qualifié par l’état du développement économique et c’est précisément pour cela, et pour cela seulement, que lors du bouleversement la majorité dominée ou bien y participait en faveur de la minorité ou du moins l’acceptait paisiblement. Mais si nous faisons abstraction du contenu concret de chaque cas, la forme commune de toutes ces révolutions était d’être des révolutions de minorités. Même lorsque la majorité y collaborait, elle ne le faisait -sciemment ou non – qu’au service d’une minorité ; mais par là, et déjà aussi du fait de l’attitude passive et sans résistance de la majorité, la minorité avait l’air d’être le représentant du peuple tout entier. Après le premier grand succès, c’était la règle que la minorité victorieuse se scindât en deux : une des moitiés était satisfaite du résultat obtenu, l’autre voulait encore aller plus loin, posait de nouvelles revendications qui étaient au moins partiellement dans l’intérêt réel ou prétendu de la grande foule du peuple.

Ces revendications plus radicales s’imposaient bien dans certains cas, mais fréquemment pour un instant seulement ; le parti plus modéré reprenait la suprématie, les dernières acquisitions étaient perdues à nouveau en totalité ou partiellement ; les vaincus criaient alors à la trahison ou rejetaient la défaite sur le hasard. Mais en réalité la chose était le plus souvent ainsi les conquêtes de la première victoire n’étaient assurées que par la deuxième victoire du parti plus radical une fois cela acquis, c’est-à-dire ce qui était momentanément nécessaire, les éléments radicaux disparaissaient à nouveau du théâtre d’opérations et leurs succès aussi.

Aussi, lorsque nous parlons de la lutte des classes, certains montrent le vieux discours anticommuniste et antisoviétique de la guerre froide est retombée en s’adaptant sur un nouveau discours ultralibéraliste : « La lutte des classes c’est finie, la guerre froide aussi ». Pourtant, dans le fond, les bourgeois le savent très bien, la lutte des classes n’est pas finie, elle est encore plus féroce.

De plus, il est important de regarder que de nos jours, l’élan révolutionnaire tend à transformer la lutte en guerre acharnée.

Enfin, une révolution juste, ne peut se faire sans une guerre de classe, car il n’y a jamais de révolution qui n’impliquait pas une lutte entre classe sociale et qui se réalisait hors du chemin de la rue.

PLB

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