Débat à propos des listes PC/PS aux municipales 2014
Lors du discours de fermeture de l’Université d’été du Parti Communiste Français, Pierre Laurent, actuel secrétaire national, mettant en avant la possibilité de liste commune avec les sociaux-libéraux du Parti Socialiste, estiment que cela se ferait au cas par cas :
Et les municipales, Faut choisir. Premier tour, second tour, PS, PG….
Nous allons choisir, que les journalistes ne s’inquiètent pas. Nous le ferons démocratiquement par des votes de nos adhérents, commune, par commune. Je fais confiance aux communistes. Nous allons donc choisir avec des objectifs clairs en tête : battre la droite, barrer la route aux appétits de l’extrême-droite, réélire des majorités de gauche dans lesquelles la place des communistes et du Front de gauche sera renforcée au service de projets utiles à répondre aux besoins de la population.
Tout d’abord, s’il est vrai que dans tous partis politiques, il est nécessaire de faire la différence entre la base militante et la base politicienne. En effet, c’est la base militante qui fait un parti ou une organisation politique. Les bureaucrates dans leur fauteuil, aussi intelligent qu’ils soient, doivent assumer la parole de la base militante et la lignée politique défendue sur le long terme.
Il est vrai qu’être en opposition dans la rue, contre le PS et l’ensemble des libéraux ne signifient pas être opposé aux militants qui ont leur jugement propre et différent du PS. Or, le problème, c’est que la mutation du PS a terriblement évolué ces dernières années, en allant jusqu’à renier son histoire par la destruction de la Seconde Internationale. Le projet d’une Alliance progressive est le reniement même de l’histoire ouvrière française, de la SFIO et d’une partie de son Histoire commune avec la SFIC.
Il est très loin le Congrès de Tours où les deux idéologies étaient proches, maintenant, ce sont des idéologies qui sont comme le jour et la nuit. Les désaccords d’autre fois ont créé aujourd’hui des divisions réelles et non-remédiables.
Pourtant, on se rend compte que les militants socialistes ne sont pas tous d’accord avec la politique de « pépère », comme le cas sur les retraites notamment. Mais, une minorité pensante ne fera jamais la majorité du PS.
La logique de l’austérité est d’autant plus une logique marquante allant à l’encontre du Socialisme et de l’idéologie de gauche. Faire une politique de droite, ce n’est pas faire une politique de Gauche, ou alors ce sont deux termes qui par une intégration médiatique ont trouvé une signification égale, mais dans celle de l’échiquier politique. Les mesures phares du gouvernement Ayrault ont été : l’ANI et le CICE. Autant de mesures réclamées par la droite lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir.
L’alliance du PS au Medef, est une position très nuisible à la gauche notamment. En voulant imiter Gerhard Schroeder, le PS a choisi la position d’une gauche patronale aux accents très profonds d’une droite libérale.
Travailler avec les libéraux donc avec le PS, c’est comme travailler pour détruire le programme que les militants du PC ont pu adopté lors des dernières années, et d’abandonner toute l’idéologie qui a été mis dans l’Humanifeste. Ceci n’est pas de la division, comme pourraient le croire certaines personnes, c’est du réalisme et l’amour pour les convictions qui sont celles du PC.
Ensuite, le fait d’être carré dans ses idées induit nécessairement d’avoir une logique claire entre les mouvements mis dans la rue et les mouvements mis dans les urnes. Nous demandons tous ensemble une Sixième République, ce vœu-là a été le choix également de la campagne présidentielle de Ségolène Royale. Mais, leur ambition d’une Sixième République a été mise à la trappe, car le réformisme est une règle nécessaire au Parti Socialiste.
Pour le PCF, il est important de ne pas se détourner des vrais maux, qui sont le réformisme. Je pense qu’il est important d’être droit dans ses bottes. Fléchir vers les réformistes qui n’ont que d’intérêt à détruire l’état social, c’est trahir même l’idée du manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et de Friedrich Engels.
Rosa Luxembourg, une théoricienne Marxiste pose la question de la réduction des couches sociales de travailleurs par les « réformistes » :
Quelque tactique que l’on emploie, puisque les réformes sociales sont et restent, en régime capitaliste, des coquilles vides, en bonne logique l’étape suivante sera la désillusion, même en ce qui concerne les réformes – on aboutira à ce havre paisible où se sont réfugiés les professeurs Schmoller et Cie qui, après avoir navigué sur les eaux du réformisme social, finissent par laisser tout aller à la grâce de Dieu. Le socialisme ne découle donc pas automatiquement et en toutes circonstances de la lutte quotidienne de la classe ouvrière. Il naîtra de l’exaspération des contradictions internes de l’économie capitaliste et de la prise de conscience de la classe ouvrière, qui comprendra la nécessité de les abolir au moyen de la révolution sociale. Nier les unes et refuser l’autre, comme le fait le révisionnisme, aboutit à réduire le mouvement ouvrier à une simple association corporative, au réformisme, et conduit automatiquement à abandonner le point de vue de classe.
Ensuite, la vision de l’opposition au PS doit rester majeure, il est important de ne pas entrer dans le jeu réformisme. La révolution n’est pas qu’une réforme. Elle est une lutte économique et politique.
Le PCF ne vit plus dans une lutte frontale contre le Capitalisme, il préfère tenter de s’allier avec des partis capitalistes et petit-bourgeois réactionnaires au nom de certains intérêts communs qui en réalité ne sont que les intérêts de la personne avec qui ils veulent pactiser. Il est important de redonner tout le côté marxiste au PCF avant qu’il devienne un de ces partis politiques dont les termes sont en opposition avec la politique mise en place.
Il est important de voir que les écologistes d’EELV ont plus à apporter au PCF et au Front de Gauche que les pseudo-socialistes du PS. La raison principale n’étant pas qu’EELV soit présente au gouvernement, mais l’attitude qu’elle porte vis-à-vis du PCF. En effet, faire un coup l‘alliance, un coup le combat comme il va être le cas à Saint-Denis, c’est jouer le jeu de la division et surtout le jeu des néo-libéraux et des ultra-libéraux. La division nationale de la Gauche Patronale est omniprésente à tous les étages. On ne peut travailler avec les personnes qui optent la stratégie de la division nationale qui bénéficie à l’UMP et au FN.
Claude Bartholone et Harlem Désir sont des grands défenseurs du système de division qui n’hésitent pas à lyncher le Front de Gauche et incite leurs confrères à attaquer les communistes.
Il est essentiel à mon sens de revoir deux propositions majeures pour faire front à la gauche patronale : 1/ Faire des listes autonomes, accentuées contre l’austérité, ou, 2/ Faire des listes PCF, mais certainement pas des listes PC/PS.
Quant à la position à Paris, il me semble que ce n’est pas parce que c’est la Capitale qu’il faudrait changer de stratégie, la position reste la même : pas de libéraux dans les listes communistes ou Front de Gauche.
PLB