L’illusion du coût du capital à travers la baisse du coût du travail.
L’entrepreneuriat a un rôle social avant son rôle financier, quelle que soit la société.
Ainsi le travail a une fonction utile et sociale, depuis le début de l’Humanité c’est-à-dire depuis que l’être humain a commencé à s’organiser en communauté quand il était nomade et en hameau puis en village quand il a commencé à être sédentaire. Il est important de comprendre aussi que le nomadisme et le sédentarisme sont complémentaires dans les rapports de société. En effet, l’organisation d’une société a pour objectif de développer l’intérêt de tous, c’est-à-dire l’intérêt de la collectivité. De faite, le rôle de l’Homme et la Femme ont été bien distinct sur l’effort collectif, le travail était à l’époque un outil social. En effet dans les sociétés primitives, l’homme s’occupait des besoins élémentaires comme l’alimentation ou les gros travaux, la femme avait des tâches importantes qui concernaient davantage le secteur familial mais aussi sur les échanges des produits alimentaires. Dans les deux cas, il s’agissait d’accomplir des devoirs sociaux dans l’intérêt commun.
Ensuite, différentes classes se sont opposées, avec l’évolution des sociétés primitives, les relations concernant le travail se modifièrent rapidement. En effet lorsqu’une classe domine une autre classe alors les prémices du libéralisme imposent une tout autre vision du travail. Le travail tel qu’il était conçu dans une société primitive s’efface pour laisser place à une forme de servage sophistiquée dont le maître est celui qui domine l’entreprise. De plus l’introduction de la monnaie a permis de transformer en marchandise : le travail en remplaçant les besoins complémentaires en besoins financiers. Même si l’ensemble des objets prend une valeur bien précise à l’achat et à la vente, cette valeur remplace alors la valeur en nature qu’elle pouvait avoir. Le problème de la monétisation reste à savoir, l’origine et le contrôle de la monnaie.
L’aristocratie et la bourgeoisie ont détruit le travail social au profit d’une forme primitif du Capitalisme. Pourtant ces deux classes ont réussi à créer une forme de servage car le travail ne sert plus l’intérêt commun mais l’intérêt privé de quelques personnes. De plus, la croissance démographique a changé les rapports entre les citoyens et émergence d’une guerre de classe. Lorsque les hameaux se sont transformés en bourg alors les questions financières l’emportent sur les questions sociales. La dialectique tend à affirmer qu’il faut créer du travail pour créer du travail de manière artificiel, c’est ce concept qui dans une société faisant de l’ultra-libéralisme, qui crée la rupture à propos du travail. De ce fait entrepreneuriat n’est pas un outil financier, comme nous le savons très bien, mais un outil social. Ce qui fait la réussite d’une entreprise, c’est la qualité de la réponse apportée à un besoin de la société, venant exclusivement de la société.
Le libéralisme faisant sourde oreille s’est mis en opposition avec le concept traditionnel du travail. Le libéralisme est conservateur lorsque cela ne touche pas les intérêts financiers et économiques privés d’une minorité. Ainsi les conservateurs sont farouchement opposés à toute notion sociale, et demandent la mutation du travail uniquement pour qu’il soit orienté vers le Capital et les entreprises. La haine du travail n’est ni plus ni moins que la haine de l’état et de la structure fonctionnelle de l’État. La haine de l’Etat est une hypocrisie lorsque nous savons que les pires nationalistes sont ceux qui veulent une nation forte, un peuple divisé et une économie de travail sans taxe de la part de l’Etat. Et oui les réactionnaires n’ont pas compris ce que correspondait le coût du travail à travers l’obsession de l’augmentation du coût du Capital.
Les réactionnaires en refusant de comprendre à quoi correspond l’apologie d’un capitalisme voulant supprimer l’État sur le point de vue structurelle et en augmenter la force en tant qu’idéologie. Le paradoxe se pose entre l’état et la nation. La différenciation de l’un par rapport à l’autre nous amène sur les théories de Spooner à propos de l’anarcho-capitalisme qui affirme que
Les procédés de ces voleurs et assassins qui se font appeler “le gouvernement” sont exactement à l’opposé de ceux qui utilise le bandit isolé […] A la différence des bandits, ces gens du gouvernement ne se font pas individuellement connaitre ; et par conséquent, ils n’assument pas personnellement la responsabilité de leurs actes. (outrages à chefs d’Etat pp. 54-55)
L’état, qui se maintient par le “racket” fiscal apparaît comme une vaste organisation criminelle.
Or l’anarcho-capitalisme se nomme aussi libertarianisme, c’est la politique qui a été utilisée en Island, et celle qui est actuellement utilisée en Grèce par le gouvernement de la Troïka et d’autres pays dans la crise du Capitalisme. Ce système défend les valeurs de l’ultra nationalisme dans un style comparable à celui de Mussolini. La haine de l’autre est le pilier de l’anarcho-capitalisme. D’ailleurs, l’anarcho-capitalisme est proche en tant que modèle du régime de Corporation.
Ainsi en baissant le coût du travail, comme le demandent les syndicats patronaux et les réactionnaires, ils y détruisent le travail aux profits des actionnaires. De cette manière, il convient de dire que baisser le coût du travail est une illusion capitaliste qui a pour but d’augmenter les dettes publiques, les déficits publics et de baisser la consommation des classes populaires et moyennes. Or dans tous modèles économique, la consommation est une des bases de la progression d’une société.
De fait, il est important de dire que le problème ne vient pas du travail, mais du Capital. Tant que l’on mettra le Capital en avant, on ira dans des crises sociales et des crises de boulimie du capitalisme (il veut toujours manger plus, même s’il n’y a plus à manger).
Par conséquent baisser, le coût du travail, c’est détruire le travail.