L’austérité détruit le libéralisme
Les règles économiques appliquées à la finance mondialisée nous ont entrainés dans le cercle de l’austérité. Jusqu’où ira-t-on pour parvenir à la fameuse règle d’or ? La conception de l’Etat dépend uniquement à ce jour de la vision libérale. Elle affirme haut et fort que la force du privé, c’est la force de l’Etat, soit plus un état est privatisé, plus il sera puissant. Les coupes budgétaires continuent toujours plus, au fur et à mesure de la crise financière. Le droit du travail, les retraites, la sécurité sociale, le service public, etc., tout doit disparaître au nom des intérêts financiers qui dictent nos vies et celle de nos Etats. Leur désir considérer est de voir le même régime italien que dans les années 20 à 40.
L’austérité existe depuis la nuit des temps, elle a pour but uniquement de servir les intérêts des créanciers dans un Etat pour éviter la banqueroute. L’austérité il faut le souligner ne prend guère en compte la santé sociale d’un Etat.
Pourtant si la précarité est de plus en plus présente que soit en Grèce ou en Allemagne, elle a une limite qu’il ne faut pas dépasser. Le libéralisme (quelle que soit sa nature) mettra de plus en plus d’austérité, avec des plans de plus en plus dures, jusqu’à ce que la population se rende compte d’un fait : l’austérité rend les pauvres de plus en plus pauvre alors qu’elle maintient voir accroît légèrement le revenu des plus riches. La paupérisation entraîne la précarisation d’une société. EN conséquence, les écarts entre les classes populaires et les classes les plus aisées augmentent considérablement, le libéralisme nuit gravement aux classes populaires et aux classes moyennes. À force de baisser la classe moyenne, le libéralisme commence à confondre les classes populaires et les classes moyennes. La compréhension de l’appartenance à tel ou tel classe se réalise lorsque la coupe est pleine et que les coupes budgétaires rendent les gens pauvres.
L’austérité nuit au système et à des limites, les lobbys financiers qui impulsent l’austérité vont droit dans le mur, s’ils veulent protéger de manière durable leurs intérêts. La croissance et l’austérité ne vont pas ensemble, l’austérité dans son extrême entraîne une décroissance comme l’a démontré la troïka en Grèce [1]La Grèce a subi six années de décroissance grave, avec un PIB qui a chuté entre 25 et 30%.. Or la décroissance brutale implique une baisse de la consommation brutale. Elle est due à une mauvaise politique sur le coût du travail. Par exemple quand les salaires baissent ou les conditions de travail baissent, le pouvoir de consommation.
Dans un stade où ceux-ci sont baissés en accord avec les politiciens de la coalition gouvernementale se crée deux effets négatifs : 1/ une augmentation de l’extrême-droite dont l’objectif est de protéger le capitalisme ; 2/ un rejet massif du système dont la volonté est de créer un système différent du capitalisme[2]Dans les élections législatives de 2012 SYRIZA a obtenu 17,33 %, le KKE a obtenu 8,67%, l’Aube Dorée a obtenu 7,00%..
Mais il faut prendre en compte que lorsque les classes populaires ont compris que le problème n’est pas simplement financier qu’il est systémique, alors les relations entre les classes populaires et les dirigeants de l’état changent profondément.
Quand Rosa Luxembourg citait dans Grève de masse, Parti et Syndicat :
La révolution Russe nous apprend donc une chose : c’est que la grève de masse n’est ni « fabriquée » artificiellement ni « décidée », ou « propagée » dans un éther immatériel et abstrait, mais qu’elle est un phénomène historique résultant de certains moments d’une situation sociale à partir d’une nécessité historique
, nous comprenons que la grève de masse quand elle est efficace répond à une impulsion isolée de la masse. La troïka en Europe ne cesse de créer des événements isolés, mais quand l’événement (un suicide, un licenciement, une répression policière, etc.) atteint une dimension historique alors la colère vient.
Il est évident que la colère n’est pas une création de l’Homme, elle est une conséquence directe de certains actes que la masse rejette.
L’austérité créant la colère amène nécessairement l’état dans une instabilité sociale. Le désordre social dans un état est directement lié à la destruction de l’état social par les politiques libérales. Le désordre social se traduit par l’anéantissement des relations sociales entre la masse et l’état (c’est-à-dire les dirigeants de l’état). Ainsi, la masse entre dans un rapport de forces concret avec l’état « bourgeois ».
Le désordre social se traduit la plupart du temps par des manifestations de masse ou des émeutes. Lorsque les dernières sont répétées dans un temps court alors les réponses du capitalisme ne sont pas efficaces (voir jamais efficaces), pire elles ont tendance à aggraver la situation, dans le cas le plus extrême cela nous amène au renversement du capitalisme.
Ainsi, l’article de l’Humanité du vendredi 21 juin 2013 : “JP Morgan veut enterrer les constitutions antifascistes“, on comprend que JP Morgan rêve de se mettre la corde autour du cou, l’austérité sur le long terme amène à la révolution.
En conclusion, il est important d’affirmer que l’austérité est un mécanisme visant à détruire le libéralisme, permettant d’unifier les classes populaires lorsque l’austérité est dans l’extrême. Le tout aboutit à une révolution. Le capitalisme s’autodétruit en cherchant le capitalisme.