Une grève légitime contre la libéralisation du rail

La libéralisation et la privatisation du rail s’inscrivent dans l’affaire de tous. Il convient de voir que le fait de « briser » un monopole public ne peut être pris à la légère. Nombreuses sont les personnes à emprunter les transports en commun dans leur quotidien que cela soit tant pour leur travail que pour leur loisir, mais aussi des obligations.
Je comprends qu’il puisse exister une colère. Je suis également un usager des transports en commun faute d’avoir un permis pour conduire une voiture. Cela me permet de comprendre les problèmes liés aux infrastructures. Pourtant, chaque grève déclenche une « rage » non pas contre les injonctions de la Commission Européenne, c’est-à-dire Bruxelles et les différentes lois du marché, mais contre les travailleurs du rail, c’est-à-dire les cheminots.
Pourtant, le « petit refrain » sonne en boucle : privatisation, suppression de la prime charbon (quand bien même, elle n’existe plus depuis les années 1970), etc. Cela pose une problématique de fond puisque personne n’a réellement envie de faire une grève. En effet, cela se traduit d’une certaine manière par une perte de salaire importante. Pour autant, la grève est légitime, nécessaire et d’intérêt public (quand le poujadiste voit uniquement son « individualisme méthodologique »). Pourtant, la réforme ferroviaire visant à revenir au modèle du rail d’avant le « Front Populaire » donne un indice du passéisme ambiant.
Dès lors, cette libéralisation sur fond d’une privatisation des lignes n’est pas à prendre à la légère. Il s’agit d’une mesure dans la droite ligne de Margaret Thatcher. Oui, il s’agit de reprendre une vieille recette néolibérale. Dans les faits, elle n’a fait qu’augmenter les problèmes sur les lignes, dégrader les structures faute d’investissement et augmenter les prix de façon exponentielle. Autant dire que la « réforme ferroviaire » ne profitera en aucun cas aux « usagers », mais bien aux entreprises qui salivent sur les profits qu’il peut y avoir. Cela rappelle également d’une certaine manière la privatisation des autoroutes. Dans le même temps, les « usagers » sont devenus des « clients ». Cela permet de comprendre la vision du Hollandisme.
Dès lors, le travailleur qui a besoin de prendre son train pour aller au travail peut voir cela comme une « provocation ». Lui a-t-on dit des conséquences qui le guettent dans les dix – quinze – vingt prochaines années ? Suppression de train régulier, accident en tout genre lié au sous-investissement, retard à foison, etc. Dans les faits, cette grève a pour vocation à améliorer le service public. En effet, nous ne sommes ni du bétail, ni des sardines. Les cheminots l’ont bien compris. Pourtant, les gouvernements successifs de ladite « droite » comme de ladite « gauche » casse le service public pour engendrer dans l’esprit collectif que le rail privé s’avère plus performant. Un mensonge et une omission s’inscrivent dans cette dynamique.
Aujourd’hui, en France, nous avons la chance d’avoir les transports publics du rail. Ainsi, la galère pour les travailleurs gênés par cette grève sera clairement un inconvénient. Pourtant, il s’agit de protéger le « modèle français du rail ». Dès lors, la solidarité devient nécessaire entre les travailleurs et les cheminots. Ainsi, sans consommation, il n’y a pas de croissance. De ce fait, le « transport du rail privé » baissera considérablement le « pouvoir d’achat » des ménages créant in fine un ralentissement de la croissance dans le temps avec tout ce que cela implique comme la hausse du chômage.
Également au niveau des dessertes si certaines personnes habitent dans des lieux actuellement peu desservis. Ils peuvent tirer une croix sur la desserte de ces lieux : le capital a besoin de rendement et non de rendre un service.
Enfin, la libéralisation du rail répond à une doctrine économique fasciste dont l’ordre était la suppression de l’état ferroviaire pour le plus grand bonheur des entreprises privées, car le service public des transports ferroviaires doit être tout simplement détruit. Cela répond Évidemment à une célèbre citation de Mussolini dont nous sommes en mesure de nous poser des questions : « il faut en finir avec l’État ferroviaire, avec l’État postier, avec l’État assureur ».