Ermite : une théorie du repli sur soi

Les nationalistes parlent régulièrement de l’identité afin d’aboutir à tous leurs sujets de prédiction. En se renfermant sur eux au nom d’un « individualisme méthodologique » clairement exacerbé, ils entament une vision de la société proche des ermites il y a plusieurs siècles de cela.
Ainsi, l’objectif s’inscrit dans le fait de vivre sur soi afin de ne plus voir un seul « étranger ». Ils s’isolent au point de créer des frontières entre leur monde et celui de l’extérieur. Il s’agit de créer des No Man’s Land aux frontières comme cela existe en Corée, en Irlande, etc. L’une des raisons s’inscrit dans le fait qu’ils aspirent à s’enraciner tels les Amishs. La secte s’enracine d’une façon ou d’une autre dans un mode de vie type de l’ermite.
La vie en collectivité n’est pas vraiment appréciée. Ils cherchent dès lors les traces d’un Christianisme perdu. Nonobstant le fait qu’il a considérablement évolué, ils s’enracinent dans la chasse aux sorcières comme à Salem. Il paraît que les croyants racontent : « la spiritualité du sang est la meilleure des spiritualités ». L’ermite recherche drastiquement un retour aux valeurs liées à « l’âge d’or » de la civilisation culturelle, mais aussi religieuses.
L’ermite s’enracine d’une certaine manière dans un repli sur soi en lien avec les différents appels au retour à la nature. La question mystique autour de ce mode de vie « rustique » tend à le faire passer pour une personne déconnectée du temps, de la technologie et de l’informatique.
Chaque jour, de nouveaux ermites se convertissent les uns après les autres au nom du repli sur soi, dont la valeur est très importante. La solitude crée nécessairement une vision égoïste, ils refusent ainsi de donner le pain à ceux qui n’arrive pas à manger, et ils diront haut et fort : « Le travail, c’est la liberté ». Ainsi, le sans-domicile fixe et sans-emploi devient responsable de sa situation. Le « repli sur soi » accélère également la vision « égoïste » du monde. Il est tellement mis en avant qu’il se traduise par deux échelles d’égoïsme : l’égoïsme au niveau de la communauté, l’égoïsme au niveau individuel.
Cependant, les ermites sortent de leur forêt, mais la forêt d’aujourd’hui s’est transformée en béton, ils voient des personnes qui vivent dans une société humaine structurée qui agit sur le partage, alors par jalousie, ils ont créé des sous-catégories au sein de l’ermitage. Il y a les ermites purs, les collabos d’ermites, et les autres. Vous comprenez ! Il faut défendre la descendance des ermites pour qu’elles ne soient pas souillées par les autres.
Dans leurs villages, on aborde le drapeau du pays avec une fierté, mais on n’hésite pas à insulter le pays par tous les noms lorsqu’ils n’aiment pas les décisions prises par le pouvoir. De toute façon quel pouvoir ? Chez eux, le pouvoir se transmet de père en fils, pas besoin d’élection. La mairie est dans une ligne de la dictature des ermites, et ceux particulièrement qui spirituellement ont réussi à accumuler des fortunes.
Sur la place du village, ils ont réinstallé la corde, car depuis 1789, le monde a évolué, et que la révolution d’après eux est synonyme de contre-révolution. Ils ont mis une piscine pour noyer ceux qui n’ont pas la religion officielle du village. La tolérance chez ces ermites reste nulle et non-avenue.
Ils ont même créé le tribunal du village organisé par les ermites eux-mêmes, car hors du village, le tribunal officiel est organisé comme nous le dit un des juges de l’ermitage : « Comment faire confiance à des juges qui ne sont pas des ermites et descendants d’ermites ? ».
Quant aux produits, ils souhaitent que ce soit fait dans leur petit village, mais quand il s’agit de faire de la production, ils ne produisent rien, alors ils n’hésitent pas à acheter hors du village, mais ils ne parlent que de la production 100 % produite par les ermites.
Chaque jour, nous nous enfonçons un peu plus dans la dictature des Ermites, couverts sous une intolérance contre les gens qui sont différents d’eux. L’ermite est en réalité l’extrême-droite, les nationalistes de tout bord et les conservateurs de toutes obédiences.